Le verdict est tombé hier: Michel Côté et Nadège Merceus sont coupables d'avoir assassiné Shane Jimrattie et d'avoir démembré son cadavre.

Après une journée et demie de délibération, le jury composé de six hommes et de six femmes a rendu une décision sans équivoque: les accusés sont coupables de meurtre non prémédité et d'outrage au cadavre.Côté, 46 ans, et Merceus, 31 ans, sont automatiquement condamnés à la prison à perpétuité. Ils reviendront en cour mercredi pour les observations sur la peine, qui détermineront la durée de leur incarcération avant qu'ils ne soient admissibles à la libération conditionnelle.

«Je pense que c'était assez évident pour tout le monde qu'ils étaient tous les deux coupables, a affirmé, soulagée, la mère de Shane Jimrattie, Maxine Lyall. À juger la façon dont Shane est mort, la police a tout de suite cru que plus d'une personne était impliquée dans le meurtre.»

Pour la soeur de la victime, Akhalia, la décision du jury marque un tournant important. Car le deuil de son frère, assassiné dans des circonstances horribles, pourra enfin suivre son cours.

«Deux années se sont écoulées et ça a été très difficile, a-t-elle confié. Ça va assurément aider de savoir que ces personnes seront derrière les barreaux pendant au moins 10 ans.»

Shane Jimrattie a été assassiné dans la nuit du 16 avril 2007 alors qu'il venait livrer de la drogue au domicile de Côté et Merceus, dans le quartier Rosemont. Pendant que sa voiture était garée devant l'immeuble, clignotants allumés, ses agresseurs lui ont asséné 57 coups de marteau avant de couper son corps en morceaux.

Une pathologiste judiciaire a déclaré au tribunal que seul un boucher ou un chirurgien avait pu démembrer le cadavre avec une telle précision. Michel Côté était boucher de métier.

En cours de procès, Nadège Merceus a tenté de faire porter le blâme à Côté. Elle a soutenu qu'elle était en train de fabriquer du crack dans la salle de bains lorsque son ex-conjoint a assassiné Jimrattie. Cette stratégie s'est finalement retournée contre l'accusée, a indiqué la procureure de la Couronne, Me Hélène Di Salvo.

«Le comportement post-délictuel des accusés était à ce point important que je suis convaincue que ça a beaucoup joué dans le verdict», a-t-elle dit.

En appel

L'avocat de Nadège Merceus, Me François Bérichon, compte porter le verdict en appel. S'il convient que sa cliente a participé au démembrement de la victime, il estime que la Couronne n'a pas réussi à prouver qu'elle avait pris part au meurtre.

«La preuve n'a pas démontré hors de tout doute raisonnable que les deux avaient participé au meurtre, a-t-il indiqué. La preuve a démontré que les deux avaient participé au crime d'outrage au cadavre. Dans ce sens, on ne peut pas prouver que les deux sont coupables.»