Le procès de Francis Proulx a repris ce matin, sans que le juge Jacques Lévesque n'éclaircisse devant les jurés les «questions de droit» pour lesquelles il avait ajourné les procédures la veille.

Un débat hors jury, dont les médias ne peuvent rapporter la teneur, s'est déroulé ce matin à ce sujet. Ensuite, vers 10 h, le juge Lévesque a convoqué les jurés pour la reprise du procès. Le magistrat leur a donné des directives générales sur la façon d'apprécier le témoignage d'un témoin expert.

Un témoin expert est un témoin qui a des connaissances spécifiques dans un domaine particulier. «Leurs témoignages ne sont toutefois pas différents des autres témoignages. C'est à vous d'apprécier leur degré de crédibilité (...) Vous seuls décidez de la valeur à accorder à un expert», a expliqué le juge.

Le juge a ordonné un ajournement le lendemain du témoignage de l'expert de l'Institut Philippe-Pinel, Louis Morissette. Ce dernier a avoué avoir «menti» sous serment et s'être «trompé» sur la preuve consultée pour préparer son témoignage. Le psychiatre avait toutefois spécifié mardi que cela ne changeait rien aux conclusions de son expertise. Selon son rapport d'expert, Francis Proulx n'aurait pas tué Nancy Michaud s'il n'avait pas consommé de l'Effexor, un médicament antidépresseur.

Ce matin, après la directive du juge Lévesque, la défense a appelé à la barre un autre témoin expert, le docteur Claude Rouillard. M. Rouillard est un neuropsychopharmacologue. Il a expliqué en détail aux jurés ce matin le fonctionnement du système nerveux central. Son témoignage se poursuit cet après-midi.

Rappelons que Francis Proulx, 29 ans, est accusé du meurtre prémédité de Nancy Michaud, une mère de famille de 37 ans. Tous deux vivaient à Rivière-Ouelle dans le Bas-Saint-Laurent. Mme Michaud était l'attachée politique du ministre Claude Béchard.