Le temps des Fêtes est une occasion de rapprochement pour les familles. Mais pour ceux dont la cellule familiale est en train d'éclater, cette période peut être propice aux gestes de désespoir.

Le triple meurtre qui émeut le Saguenay-Lac-Saint-Jean a été commis dans la nuit du 1er au 2 janvier. Le lendemain du jour de l'An. Pour Martin Courcy, psychologue spécialisé en gestion de crise, ce n'est pas nécessairement une coïncidence.

 

«Les Fêtes sont un moment d'émotions intenses, explique-t-il. Pour ceux qui vivent des séparations, elles peuvent être très pénibles.»

Tous les moments de rapprochement familial peuvent générer une grande tristesse, croit M. Courcy, qui souligne que les centres d'aide téléphonique reçoivent beaucoup d'appels à l'approche de Noël.

«Ces périodes sont propices aux drames familiaux, mais elles n'en sont pas la cause, précise Martin Courcy. Celui ou celle qui décide de tuer conjoint et enfants prémédite souvent son geste.»

Chaque année, environ 42 enfants de 0 à 17 ans sont tués par un de leurs parents au Canada, selon les données de Statistique Canada pour les années 1998 à 2003. Les deux tiers de ces homicides sont commis par des hommes.

«L'homme qui commet ce genre de crime le fait souvent par jalousie, agressivité ou désir de vengeance», explique Maurice Cusson, professeur à l'École de criminologie de l'Université de Montréal. La folie et la dépression sont plus souvent en cause du côté de la femme.