À quelques jours de la présentation par la ministre des Finances fédérale, Chrystia Freeland, d’un énoncé économique, le chef conservateur, Pierre Poilievre, la presse de plafonner les dépenses des ministères et d’annuler toute nouvelle hausse de taxes et d’impôts.

Dans une lettre acheminée dimanche au bras droit du premier ministre Justin Trudeau, le chef de l’opposition officielle à la Chambre des communes dresse un portrait sombre de la situation économique des Canadiens.

« Les mères mettent de l’eau dans le lait de leurs enfants parce qu’elles ne peuvent pas se permettre une inflation alimentaire annuelle de 10 %. Les personnes âgées n’ont pas les moyens de chauffer leur maison, et l’hiver arrive », souligne-t-il, entre autres.

Pierre Poilievre met en cause l’inflation « à son plus haut niveau en 40 ans » et les « taux d’intérêt [qui] augmentent au rythme le plus rapide des dernières décennies », conséquences des « déficits inflationnistes de Justin Trudeau ».

« Plus le gouvernement dépense, plus les choses coûtent cher. Justin Trudeau a doublé la dette du Canada et a ajouté plus de dettes que tous les autres premiers ministres canadiens réunis », affirme-t-il.

Deux demandes

C’est pourquoi il fait deux demandes claires à Chrystia Freeland, au moment où elle doit présenter cette semaine un énoncé économique dans un contexte difficile où l’inflation demeure élevée, les taux d’intérêt grimpent et l’économie montre des signes de ralentissement.

PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

La ministre des Finances fédérale, Chrystia Freeland

D’abord : « arrêtez les impôts et les taxes », demande Pierre Poilievre en réclamant également « l’annulation de toutes les hausses prévues », y compris celle de la taxe sur le carbone.

Puis, le chef conservateur réclame au gouvernement Trudeau de cesser « toute nouvelle dépense des ministres », à moins qu’elles soient assorties « d’une économie équivalente ».

« Pendant des années, mes mises en garde contre les dépenses incontrôlées qui allaient faire exploser l’inflation, puis les taux d’intérêt, ont été ignorées », affirme le chef conservateur dans sa missive.

Un ralentissement imminent ?

Rappelons que, cette semaine, la Banque du Canada a relevé son taux directeur pour la sixième fois cette année, la hausse des taux d’un demi-point portant son taux directeur à 3,75 %.

Dans son plus récent rapport sur la politique monétaire, l’institution a révisé ses projections économiques. Elle s’attend à ce que la croissance économique stagne d’ici la fin de cette année et au cours des deux premiers trimestres de 2023, avec une croissance comprise entre 0 et 0,5 %, avant de gagner du terrain au second semestre de l’année prochaine.

Dans ce contexte, Chrystia Freeland fera le point sur les finances publiques et l’état de l’économie canadienne le 3 novembre, alors qu’on s’attend à ce qu’Ottawa envisage de faire face à un ralentissement imminent.

Avec Joël-Denis Bellavance, La Presse