(Québec) L’opposition libérale déplore le manque présumé de volonté politique du gouvernement Legault à améliorer le sort des femmes autochtones.

Car le gouvernement Legault devrait de toute urgence agir et appliquer les recommandations contenues dans le rapport de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA), rendu public cette semaine, selon trois députés libéraux, Hélène David, David Birnbaum et Christine St-Pierre.

En conférence de presse, jeudi, ils ont fait valoir que compte tenu de l’ampleur des drames exposés dans ce rapport et de l’urgence d’agir, le gouvernement ne devait pas attendre le rapport de la commission Viens, qui doit traiter des relations entre les Nations autochtones du Québec et les corps policiers, un document attendu à l’automne.

« Ce qu’il faut sentir, c’est un leadership politique. Nous ne la sentons pas cette volonté politique », a déploré Hélène David, ajoutant que l’ancien gouvernement avait laissé « une cagnotte pas mal remplie » qui permet à Québec d’adopter des mesures sans tarder, notamment pour aider les femmes autochtones en détresse.

« L’idée d’avoir un protecteur du citoyen pour les communautés autochtones nous semble très intéressante », a commenté de son côté M. Birnbaum, qui veut voir le gouvernement prendre « très au sérieux » les conclusions du rapport.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Christine St-Pierre

Rien n’empêche le gouvernement d’intervenir « très rapidement », a renchéri la députée Christine St-Pierre, exhortant le gouvernement à mieux former dès maintenant l’ensemble des services policiers aux réalités autochtones, notamment.

Les Autochtones sont « des citoyens à part entière » et le premier ministre François Legault doit représenter tous les Québécois, a-t-elle commenté.

Selon les députés libéraux, dans l’ensemble, les relations entre le gouvernement du Québec et les Nations autochtones se sont détériorées depuis que les caquistes sont au pouvoir.

En mêlée de presse, le premier ministre Legault a répliqué pour dire que ce dossier constituait une priorité pour son gouvernement.

Il a promis de faire davantage pour les femmes autochtones et de mieux encadrer les corps policiers.

Le Québec est la seule province à avoir fait l’objet d’un rapport séparé des commissaires, un document de 180 pages contenant 21 recommandations destinées spécifiquement au Québec.

On peut y lire par exemple que la violence faite aux femmes autochtones vivant au Québec passe souvent inaperçue et qu’elles vivent régulièrement de la discrimination lorsqu’elles font appel à des services publics.

Les commissaires montrent du doigt le système de justice qui ne protège pas les femmes autochtones victimes de violence.

Une des recommandations vise la création d’une commission d’enquête sur les enfants enlevés aux familles autochtones au Québec.