Giovanni Ramacieri, l'homme qui a fait découvrir la céramique aux Québécois et revêtu leur environnement des carreaux les plus divers, s'est éteint le 24 août, à l'âge de 85 ans.

Avec toute la besogne qu'il a accomplie, Giovanni Ramacieri restera néanmoins encore longtemps dans le décor des Québécois. On lui doit notamment la céramique de l'Assemblée nationale et celle des 26 premières stations du métro de Montréal. «Le contrat du Westmount Square a été un tremplin vers ces autres projets importants», se souvient son fils Gino, qui travaillait à ses côtés.

À l'époque, la céramique était pratiquement inconnue au Québec. Il a pavé la voie à toute une génération. «Plusieurs personnes ayant travaillé avec lui possèdent maintenant leur propre entreprise dans le domaine», souligne son fils.

Né de parents immigrants italiens pauvres, M. Ramacieri avait huit frères et soeurs. «C'étaient des gens de la campagne. Il a réussi en travaillant extrêmement. Il n'arrêtait jamais», souligne sa femme Denise. Dès la fin de l'adolescence, il a commencé à oeuvrer comme maçon. Quelques années plus tard, un premier matériau innovateur a éveillé son intérêt. Il a obtenu une franchise de la société américaine Brandstone, spécialisée dans la pierre artificielle. «Elle avait l'apparence de la vraie pierre. C'était très recherché», se rappelle son épouse, son bras droit dans cette aventure.

De fil en aiguille, il a travaillé davantage dans la construction. Il importait de la céramique pour ses différents projets. «C'était un entrepreneur décorateur. Il a notamment réalisé le décor du restaurant Laurier BBQ, tel qu'il était encore il y a deux ans», mentionne M. Ramacieri. Il a également construit le pavillon de l'Italie à l'Expo 67. Cette même année, il a choisi de se concentrer uniquement sur la céramique et a fondé Ramca (aujourd'hui Ramacieri-Soligo).

Dans les années 70, il a aussi contribué à l'installation à Montréal de Mondo Rubber, une entreprise qui a construit des pistes d'athlétisme pour les Jeux olympiques de Montréal. Puis, pour coller les fameuses pistes, il a fallu importer un adhésif d'Italie. «Nous avons vendu la première chaudière de colle Mapei au pays, mais l'importation était difficile. C'est pourquoi nous avons lancé Mapei Canada. Aujourd'hui, c'est la plus grosse entreprise d'adhésif en Amérique, raconte Gino Ramacieri. Mais la chimie et la colle n'étaient pas dans notre ADN. Nous avons vendu nos parts après quelque temps pour investir dans Ramca.»

Giovanni Ramacieri a également construit le premier spa nordique des Laurentides. Après sa retraite, dans les années 2000, il a d'ailleurs lancé le Spa Bagni.

Les funérailles de M. Ramacieri ont eu lieu hier, à l'église Saint-Viateur de Montréal.