Myles Sanderson, le deuxième suspect de la tuerie au couteau en Saskatchewan, est mort à l’hôpital après son arrestation, a annoncé la GRC.

Myles Sanderson a été arrêté sur une autoroute près de la ville de Rosthern vers 15 h 30, heure locale, peu après qu’un avis a été envoyé via le système d’alerte d’urgence de la Saskatchewan pour signaler la présence d’une personne armée d’un couteau conduisant un Chevrolet Avalanche volé.

Le Centre de communications opérationnelles de la GRC en Saskatchewan a reçu une vingtaine d’appels du public qui aurait pu apercevoir le véhicule volé de Myles Sanderson, a indiqué la GRC en conférence de presse, mercredi soir.

Le véhicule a été repéré par un policier, qui a ensuite confirmé qu’il s’agissait de la voiture recherchée. Au moment de croiser l’agent, le Chevrolet circulait à plus de 150 km/h. Les policiers ont donc forcé une sortie de route du véhicule comme il représentait un danger pour la population. L’homme de 32 ans a été arrêté et un couteau a été retrouvé dans le véhicule.

PHOTO LARS HAGBERG, AGENCE FRANCE-PRESSE

Une policière de la GRC est visiblement ébranlée sur les lieux de l’arrestation de Myles Sanderson.

Une fois en détention, Myles Sanderson est entré en « détresse médicale », a expliqué la commandante de la GRC de la Saskatchewan, Rhonda Blackmore. L’homme de 32 ans a dû être transporté dans un hôpital de Saskatoon. C’est à cet endroit que son décès a été confirmé.

La police de Saskatoon mènera une enquête indépendante sur le décès de Sanderson. Un observateur d’enquête indépendant sera aussi nommé afin de superviser le travail des policiers dans ce dossier.

L’autre suspect, Damien Sandersone, le frère de Myles Sanderson, a été retrouvé mort près de l’une des scènes de crime lundi. La police a déclaré qu’il ne s’agissait pas d’un suicide. Myles Sanderson faisait d’ailleurs l’objet d’une enquête sur la mort de son frère.

PHOTO GRC PAR REUTERS

Myles Sanderson

En novembre dernier, Myles Sanderson avait violé ses conditions de libération. En février, la Commission des libérations conditionnelles, dans sa décision de le garder en liberté, avait estimé qu’il ne représentait pas « un risque excessif pour la société ».

Au cours des 20 dernières années, Myles Sanderson a été condamné à 59 accusations pénales, notamment pour agression, agression armée, agression à l’égard d’un policier et vol.

Un soulagement pour la Saskatchewan

L’arrestation de Myles Sanderson a mis fin à une incessante traque. « Il n’y a plus de risque pour la sécurité publique lié à cette enquête », a écrit la GRC sur Twitter.

Le ministre fédéral de la Sécurité publique, Marco Mendicino, a exprimé mercredi soir, à Vancouver, son soulagement de voir cette cavale meurtrière prendre fin, en plus de transmettre ses remerciements à la GRC.

Au sujet de la réticence de la police fédérale à fournir les circonstances précises de la mort du suspect au-delà de la « détresse médicale », il a dit comprendre qu’il y a « plein de questions ». Il n’a pas voulu révéler s’il en savait davantage au sujet de la cause du décès pour éviter de « de court-circuiter le processus d’enquête » des deux enquêtes indépendantes qui seront menées sur l’intervention de la GRC.

Neuf victimes du même village cri

L’arrestation de Myles Sanderson est survenue le jour même où l’identité des victimes a été dévoilée par les policiers. L’attaque aux couteaux dans la nation crie de James Smith et le village de Weldon a fait 10 morts et 18 blessés dimanche dernier.

La Gendarmerie royale du Canada a publié mercredi les noms et photographies des dix personnes assassinées, qui ont entre 23 et 78 ans. Selon les policiers, certaines ont été ciblées, tandis que d’autres ont été frappées au hasard.

En conférence de presse mercredi à Saskatoon, Mark Arcand, l’un des leaders cris de la Saskatchewan, a annoncé avoir perdu sa sœur, Bonnie Burns, 48 ans, ainsi que son neveu Gregory, 28 ans.

Sa sœur est décédée à l’extérieur de sa maison, en essayant en vain de protéger son fils, a-t-il expliqué. Un autre de ses fils a été poignardé au cou, mais il a survécu. Les autres garçons de Bonnie Burns ont assisté à la scène tragique, impuissants.

À ses côtés en conférence de presse se trouvait Buggy Burns, totalement dévasté, le visage rougi par les larmes : dans les attaques, il a perdu à la fois sa conjointe et un fils.

Pour la famille Burns, comme pour toutes les autres qui ont perdu un proche, la prochaine étape est maintenant de récupérer les dépouilles et de préparer une cérémonie pour célébrer la vie des défunts. « On ignore encore quand cela pourra être fait », a poursuivi Mark Arcand.

La dévastation est si énorme, d’en guérir, ce sera une montagne à gravir.

Mark Arcand

Des proches des victimes ont pris la parole en public pour la première fois mercredi.

Sur Facebook, Michael Brett Burns a écrit avoir perdu plusieurs membres de sa famille. « Il y avait des corps partout sur le sol, certains étaient morts, d’autres étaient gravement blessés par les coups de couteau, ils saignaient. […] C’était une zone de guerre. Dans les yeux de ceux qui ont été agressés, on pouvait lire la douleur et la souffrance. »

La mère de Myles Sanderson a accordé une entrevue à CBC News. « Je veux m’excuser pour mon fils, mes fils. Nous ne connaissons pas toute l’histoire, mais je veux m’excuser auprès de tous ceux qui ont été blessés et touchés par cette terrible situation », a-t-elle déclaré.

La liste des victimes

  • Thomas Burns, 23 ans, de James Smith
  • Carol Burns, 46 ans, de James Smith
  • Gregory Burns, 28 ans, de James Smith
  • Lydia Gloria Burns, 61 ans, de James Smith
  • Bonnie Burns, 48 ans, de James Smith
  • Earl Burns, 66 ans, de James Smith
  • Lana Head, 49 ans, de James Smith
  • Christian Head, 54 ans, de James Smith
  • Robert Sanderson, 49 ans, de James Smith
  • Wesley Petterson, 78 ans, de Weldon.

En collaboration avec La Presse Canadienne