(Surrey) Ripudaman Singh Malik, l’un des deux hommes acquittés dans l’attentat terroriste d’Air India en 1985, a été tué dans une attaque ciblée à Surrey, en Colombie-Britannique.

Un employé qui travaille dans un lave-auto à proximité a dit avoir entendu des coups de feu jeudi matin et s’être précipité à l’extérieur pour trouver M. Malik inconscient dans sa voiture.

« Il y a eu trois coups de feu. Un l’a touché au cou, c’est tout. Et je l’ai juste sorti de sa Tesla rouge. Il était vivant », a déclaré l’homme, qui n’a pas voulu être nommé pour des raisons de sécurité.

La police est arrivée en 10 à 15 minutes environ, et une ambulance a pris plus de temps, a-t-il dit.

L’homme a dit qu’il connaissait M. Malik en tant que client du lave-auto et parce qu’il avait une entreprise à proximité.

Jaspreet Malik a confirmé le décès dans une déclaration sur les réseaux sociaux, affirmant que son père était venu au Canada en 1972 et était toujours présent pour sa communauté et sa famille, y compris sa femme, ses cinq enfants et ses huit petits-enfants.

« Les médias le désigneront toujours comme une personne accusée de l’attentat à la bombe contre Air India, a-t-il affirmé. Les médias et la GRC n’ont jamais semblé accepter la décision du tribunal et je prie pour que la tragédie d’aujourd’hui n’y soit pas liée. »

Sarj Basra, propriétaire du Auto Shine Car Wash and Detail, n’était pas au travail lorsque la fusillade s’est produite, mais a déclaré qu’il était bouleversant et effrayant qu’une telle chose se produise dans leur quartier.

« Il plaisantait toujours. Vous savez, il venait toujours ici, nous parlait, se tenait dans les environs », a-t-il déclaré, ajoutant que plusieurs véhicules de M. Malik étaient entretenus dans son commerce.

Asaf Gill, propriétaire d’une entreprise de tapis, a déclaré qu’il avait rendez-vous avec M. Malik environ une demi-heure avant qu’il ne soit tué.

« Mais ensuite je viens ici et je trouve ça », a-t-il dit à propos du ruban jaune de la police qui entourait la scène où une communauté d’affaires soudée était sous le choc.

L’équipe intégrée d’enquête sur les homicides a publié jeudi une déclaration demandant l’aide du public.

« Nous sommes conscients des antécédents de M. Malik, bien qu’à l’heure actuelle, nous travaillons toujours à déterminer le motif. Nous pouvons confirmer que la fusillade semble être ciblée et qu’il n’y a plus de risque pour le public », a déclaré le sergent Timothy Pierotti.

Il a dit que parce que la fusillade a eu lieu dans un quartier résidentiel, les policiers ont bon espoir qu’il y aura des témoins qui pourront aider à résoudre le crime.

Plus tôt, la GRC avait déclaré dans un communiqué qu’un homme était mort dans ce qui semblait être une attaque ciblée, mais elle n’avait pas nommé la victime.

La police a déclaré qu’un véhicule qui aurait été utilisé dans la fusillade a été retrouvé détruit par les flammes à quelques coins de rue.

« L’enquête n’en est qu’à ses débuts et la police recherche toujours les suspects et un deuxième véhicule qui pourrait avoir été utilisé comme véhicule pour s’enfuir », a indiqué la GRC.

Ripudaman Singh Malik et son coaccusé, Ajaib Singh Bagri, avaient été reconnus non coupables, en mars 2005, de meurtre et de complot relativement à deux attentats à la bombe contre des appareils d’Air India, qui ont fait 331 morts le 23 juin 1985.

La Cour suprême de la Colombie-Britannique a appris au cours du procès qu’une valise contenant des explosifs avait été chargée dans un avion à l’aéroport de Vancouver, puis transférée à Toronto sur le vol 182 d’Air India. L’avion s’est écrasé plus tard dans l’océan Atlantique, au large de l’Irlande, tuant les 329 passagers et membres d’équipage à bord.

Environ une heure plus tard, une bombe destinée à un autre appareil d’Air India a explosé prématurément à l’aéroport Narita de Tokyo ; deux bagagistes de l’aéroport sont morts dans cette explosion.

Inderjit Singh Reyat, le seul homme reconnu coupable de ces attentats à la bombe, avait témoigné pour la Couronne au procès de MM. Malik et Bagri. Il a ensuite été reconnu coupable de parjure.

Deepak Khandelwal d’Oakville, en Ontario, avait 17 ans lorsque ses sœurs, Chandra, 21 ans, et Manju, 19 ans, ont été tuées dans l’écrasement du vol 182.

« C’est comme un cauchemar qui revient toujours », a-t-il déclaré à propos des nombreuses années qu’il a fallu pour que le procès commence, des faux pas commis par la police et de l’enquête sur la tragédie.

« Cela me rappelle tous les souvenirs horribles que nous avions dû traverser au cours des 37 dernières années », a déclaré M. Khandelwal, dont la famille vivait à Saskatoon au moment des attentats à la bombe.

« J’étais censé être sur le vol aussi, a-t-il dit. En fait, je venais d’annuler quelques jours avant parce que je terminais ma 12e année et j’avais obtenu une bourse pour suivre un programme à l’Université de Calgary. J’ai donc choisi de le faire au lieu d’aller au mariage de mon oncle. »