(George Gordon First Nation, Sask.) Une Première Nation de la Saskatchewan affirme que 14 possibles tombes anonymes ont été découvertes sur le site d’un ancien pensionnat au nord de Regina.

Le chef Byron Bitternose de la nation George Gordon affirme que les découvertes font suite à des mois de travail avec un radar pénétrant dans le sol.

« Au cours des prochains mois, cette zone sera mise en priorité dans la poursuite de nos recherches », a-t-il déclaré en conférence de presse mercredi.

« J’ai espoir qu’un jour, on pourra raconter toute l’histoire à nos enfants », a ajouté le chef Bitternose.

Le pensionnat pour Autochtones George Gordon a été établi pour la première fois par l’Église anglicane du Canada en 1888 et a mené des activités jusqu’en 1996, ce qui en fait l’un des pensionnats ayant été en opération le plus longtemps au pays.

Le Centre national pour la vérité et la réconciliation a recensé 49 décès d’enfants à cet endroit.

Le rapport final de la Commission de vérité et réconciliation a qualifié l’école George Gordon de l’une des pires de tout le système des pensionnats.

En soirée, mercredi, le premier ministre Justin Trudeau a commenté la nouvelle sur Twitter en admettant que : « Dans ces moments, alors qu’on continue de mettre au jour les tragédies survenues dans les soi-disant pensionnats, les mots ne suffisent pas. »

« À la Première Nation de George Gordon : on reste là pour vous, pendant que vous rendez hommage à ces enfants qui ne sont jamais rentrés », a-t-il écrit.

Selon Sarah Longman, directrice du comité du cimetière du pensionnat, ces recherches ont été éprouvantes pour la communauté et particulièrement pour ceux qui ont fréquenté cette école.

Elle a précisé que le radar ne permettait pas de déterminer si les corps sont ceux d’adultes ou d’enfants, mais il y aurait de fortes probabilités qu’il s’agisse d’enfants.

Mme Longman s’attend à ce que la suite des recherches s’étire sur une dizaine d’années.

« On se retrouve devant plus de 100 ans d’histoire de ce pensionnat ici à George Gordon, souligne-t-elle. Alors, il y a énormément de travail à faire et de terrain à fouiller. »

« Je ne sais pas si on va un jour en arriver au point d’être en mesure d’identifier (les restes), a-t-elle poursuivi. Premièrement, nous n’avons pas la technologie pour le faire. Nous n’avons pas les registres auxquels se référer. Il y a encore plusieurs pièces manquantes. »

On estime que 150 000 enfants autochtones ont été forcés de fréquenter les pensionnats au Canada. Plusieurs Premières Nations ont annoncé au cours de la dernière année avoir découvert des sépultures anonymes sur des sites d’anciens pensionnats.

Le « Programme de soutien en santé : résolution des questions des pensionnats indiens » offre une ligne d’écoute téléphonique d’urgence aux survivants et à leurs proches qui souffrent des conséquences du traumatisme causé par les abus du passé. Si vous en ressentez le besoin, vous pouvez composer le 1-866-925-4419.