(Regina) C’est au tour de la Saskatchewan d’adhérer au programme fédéral des garderies à 10 $ annoncé en avril par le gouvernement de Justin Trudeau.

La vice-première ministre Chrystia Freeland a dévoilé que le gouvernement fédéral allait investir près de 1,1 milliard en Saskatchewan au cours des cinq prochaines années.

« Un centre de la petite enfance est aussi important pour l’économie — c’est une infrastructure aussi critique — qu’un pont, qu’une route ou qu’un silo à grain », a soutenu Mme Freeland de passage à Regina vendredi.

Le programme de garderie à 10 $ devrait être mis en place d’ici la fin de 2026, mais une baisse des tarifs de 50 % devrait entrer en vigueur avant la fin de l’année prochaine. Les fonds investis dans le programme devraient permettre de créer 28 000 nouvelles places en garderie.

Le gouvernement de la Saskatchewan s’est aussi engagé à implanter une échelle salariale permettant d’assurer de bons salaires aux éducatrices et éducateurs dans ses centres de la petite enfance.

Selon le ministre de l’Éducation Dustin Duncan, la rémunération doit refléter la qualité du travail des éducatrices et être cohérente avec l’enthousiasme qui entoure tout le nouveau programme des services de garde.

« Aider les familles de la Saskatchewan à répondre aux besoins de leurs enfants en créant des services de qualité est l’un des meilleurs investissements que l’on peut faire dans notre jeunesse et notre économie », a commenté le ministre Duncan.

Pour la directrice générale de l’association Early Childhood, Georgia Lavallee, cette entente va contribuer à transformer le système préscolaire et de services de garde.

« L’entente va favoriser la croissance économique, l’autonomie des femmes sur le marché du travail et les chances pour les enfants d’avoir un meilleur avenir », a réagi Mme Lavallee par voie de communiqué.

Le gouvernement fédéral a déjà conclu des ententes avec le Québec, le Manitoba, la Colombie-Britannique, la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard, Terre-Neuve-et-Labrador et le Yukon dans le cadre de ce programme.

Chrystia Freeland a noté que la fermeture des écoles et des services de garde en raison de la pandémie de COVID-19 avait fait chuter le taux de participation des femmes sur le marché du travail à son niveau le plus bas en deux décennies.

De l’avis du ministre de la Famille, Ahmed Hussen, la pandémie a permis de mettre en lumière cet enjeu plus que jamais.

« Les parents, et plus particulièrement les mères, ont eu à faire le choix difficile entre retourner au travail pour répondre aux besoins de leur famille ou rester à la maison pour s’occuper de leurs enfants », a-t-il mentionné. « En quoi cela est-il un choix ? »

Le ministre Hussen a rappelé que bien avant la pandémie, le système préscolaire et les services de garde faisaient déjà face à d’importants défis partout au pays. Les tarifs exorbitants, le manque de places, les longues listes d’attente, tout cela empêchait de répondre aux besoins de tous les enfants.

Pour Mme Freeland, le programme va aider les femmes à retourner au travail et du même coup à relancer l’économie. Elle cite à l’appui des études démontrant que pour chaque dollar investi en petite enfance, on engendre des retombées économiques entre 1,50 $ et 2,80 $.

Avec l’ajout de la Saskatchewan, près de la moitié des enfants du Canada sont désormais couverts par le programme.