(Ottawa) Les rangs supérieurs des Forces armées canadiennes ont été remaniés lundi quand un ancien commandant des forces spéciales, le lieutenant-général Mike Rouleau, a été choisi pour devenir le sixième vice-chef d’état-major de la défense en quatre ans, ce qui a entraîné plusieurs autres changements.

Le général Rouleau succédera cet été au lieutenant-général Jean-Marc Lanthier, qui en a surpris plusieurs la semaine dernière en annonçant son intention de prendre sa retraite après seulement un an en tant que vice-chef d’état-major de la défense.

Le général Lanthier avait été nommé vice-chef en juillet dernier et on espérait à ce moment qu’il assurerait la stabilité après des années de bouleversements, à commencer par la suspension du vice-amiral Mark Norman en tant que commandant en second en janvier 2017.

Le général Rouleau est actuellement à la tête du Commandement des opérations interarmées du Canada, ce qui signifie qu’il est responsable de la gestion de toutes les opérations militaires canadiennes au pays et à l’étranger.

Il est également largement considéré comme l’un des principaux candidats à la succession du général Jonathan Vance à la tête de l’état-major de la défense.

La succession rapide de vice-chefs d’état-major de la défense préoccupe de nombreux observateurs étant donné l’importance du poste, dont le titulaire est responsable d’une grande partie de la surveillance financière et de la gestion quotidiennes des Forces armées canadiennes.

Le général Rouleau s’est enrôlé dans l’armée en 1985, avant de devenir policier à Ottawa en 1999. Cependant, il s’est joint aux Forces après les attentats terroristes du 11 septembre et a gravi les échelons pour éventuellement commander les forces spéciales du Canada de 2014 à 2018.

En 2016, le général Rouleau a plaidé coupable et a été condamné à une amende de 2000 $ pour avoir tiré par erreur avec son fusil alors qu’il le chargeait lors d’une visite sur les lignes de front en Irak. Personne n’a été blessé, mais il a accepté l’entière responsabilité, affirmant à l’époque que « la seule norme de diligence acceptable avec une arme est sans la moindre erreur ».

Bien que le général Rouleau ait une grande expérience des opérations militaires, le poste de vice-chef se concentre sur la gestion des Forces armées canadiennes en tant qu’entité corporative, en raison de sa concentration sur l’administration et les finances.

Cependant, « bien qu’il n’ait pas vraiment travaillé dans le domaine, il a toujours été quelqu’un qui m’a semblé comprendre comment fonctionnait la machine fiscale », a assuré David Perry, le vice-président de l’Institut canadien des affaires mondiales et l’un des meilleurs experts canadiens en matière de dépenses militaires.

« Donc, je l’ai toujours compté parmi les officiers supérieurs qui, selon moi, comprenaient tout ça mieux que leurs pairs. »

La nomination du général Rouleau compte parmi les nombreuses annonces dévoilées lundi par le général Vance. Le lieutenant-général Christopher Coates, le commandant adjoint du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) à Colorado Springs, au Colorado, prendra ainsi la relève du général Rouleau.

Le major général Alain Pelletier, qui commande actuellement la 1re Division aérienne du Canada à Winnipeg, reprendra le rôle du général Coates au NORAD.

Le général Vance a également effectué le premier déploiement d’un général canadien, le brigadier général Kevin Whale, au nouveau commandement spatial de l’US Air Force. Cette décision reflète l’importance croissante de l’espace dans les opérations militaires canadiennes et nord-américaines.

À la suite des changements, le Canada comptera 136 généraux et amiraux, dont 14 — soit un peu plus de 10 % du total — seront des femmes.