(Ottawa) Le Canada fournira un avion de transport militaire pour soutenir les missions de maintien de la paix des Nations Unies pendant une autre année, malgré la défaite qu’il a subie pour obtenir un siège au Conseil de sécurité.

Le cabinet du ministre de la Défense nationale Harjit Sajjan a confirmé dimanche le déploiement continu d’un CC-130 Hercules à l’appui des interventions de l’ONU en Afrique, mettant fin à des mois de spéculation sur le sort de la mission.

« Les Forces armées canadiennes jouent un rôle important dans le transport des fournitures et du personnel essentiels pour soutenir l’ONU dans la région, a déclaré M. Sajjan dans un message transmis à La Presse canadienne. Nous comprenons l’importance pour le Canada de travailler ses alliés et partenaires internationaux comme les Nations Unies. C’est pourquoi nous avons renouvelé le soutien des Forces armées canadiennes pour une année supplémentaire. »

L’Hercules, qui est basé en Ouganda cinq jours par mois depuis août 2019, était l’une des trois promesses formulées par le Justin Trudeau lors d’un important sommet qui s’est déroulé au Canada en novembre 2017.

Il s’était aussi engagé à fournir une unité d’hélicoptère, qui a participé aux opérations au Mali de juin 2018 à septembre 2019. La promesse de fournir un contingent de 200 soldats canadiens pour des missions de maintien de la paix n’a toujours pas été tenue.

Beaucoup croyaient que ces promesses avaient été formulées afin de renforcer la candidature canadienne en vue d’obtenir un siège au Conseil de sécurité. Ils s’interrogeaient sur la possibilité de voir le gouvernement fédéral ramener l’avion pour de bon au pays.

Le ministre Sajjan a également révélé que l’Hercule avait récemment repris ses vols à destination et en provenance de l’Ouganda. La mission avait été interrompue pendant quatre mois à cause de la COVID-19.

« À la suite d’une pause opérationnelle temporaire due à la COVID-19, le détachement tactique en Ouganda a récemment terminé une mission de 10 jours depuis Entebbe », a-t-il déclaré.

Au cours de cette mission, l’appareil a transporté environ 42 tonnes de fret et 400 passagers, a-t-il ajouté.

Le professeur du Collège des Forces canadiennes, Walter Dorn, l’un des plus grands experts des opérations de maintien de la paix au Canada, se félicite de la prolongation de la mission. Selon lui, cette intervention est une première puisque l’avion n’est pas affecté à une mission particulière de l’ONU, mais à plusieurs.

« C’est un service novateur, avance-t-il. Il s’agit de la première contribution nationale au service aérien multiopérations de l’histoire de l’ONU. Il contribue aux opérations en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud déjà en cours et d’autres missions à venir. »

M. Dorn déplore toutefois que le gros avion ne soit disponible que cinq jours par mois.

Note aux lecteurs : C’est une version corrigée. Une version précédente attribuait à tort des informations à un porte-parole.