(Fredericton) Les chefs d’une coalition de Premières Nations malécites demandent une enquête indépendante sur le système de justice du Nouveau-Brunswick après la mort d’une Autochtone de 26 ans de la Colombie-Britannique abattue par la police.

Les chefs de la Première nation Wolastoqey du Nouveau-Brunswick ont publié vendredi une déclaration conjointe pour exprimer leurs condoléances à la Première nation Tla-o-qui-aht de la Colombie-Britannique à laquelle appartenait la victime Chantel Moore.

Mme Moore a été tuée tôt jeudi, lorsque la police a été envoyée à son domicile pour vérifier son état de santé. Le service de police d’Edmundston affirme que l’agent dépêché sur place s’est retrouvé face à une femme menaçante munie d’un couteau. Il a ouvert le feu et l’a abattue sur place.

La lettre des chefs indique qu’ils prévoient officiellement demander au gouvernement minoritaire conservateur du premier ministre Blaine Higgs de créer un comité afin d’examiner le système de justice au Nouveau-Brunswick.

Selon eux, ce comité devra formuler des recommandations sur la façon dont la province peut apporter des changements visant éliminer totalement la discrimination systémique. Le système actuel « ne cesse de faillir à bien servir les peuples autochtones de cette province », disent-ils.

Il est signé par les chefs des communautés le long de la vallée du fleuve Saint-Jean, dont Tobique, St. Mary’s, Madawaska, Oromocto, Kingsclear et la Première Nation Woodstock.

Le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) du Québec a commencé à enquêter sur cette affaire à la demande de la Gendarmerie Royale du Canada, qui apporte pour sa part un soutien médico-légal.

Dans un bref communiqué, le BEI dit que son enquête « permettra notamment de déterminer » si les informations données par la police d’Edmundston sont exactes.

Les autorités municipales et policières d’Edmundston ont déclaré vendredi qu’elles ne feraient plus de commentaires.

De son côté, le ministre de la Sécurité publique et solliciteur général du Nouveau-Brunswick, Carl Urquhart, a mentionné qu’en plus de l’enquête du BEI, l’incident est également sous la loupe du coroner de la province.

« Les décisions sur les prochaines mesures seront prises lorsque les enquêtes seront terminées, a-t-il écrit dans un courriel. On reconnaît que les chefs veulent discuter d’un plus ample examen du système judiciaire pour les peuples autochtones. On a déjà amorcé un dialogue avec les chefs autochtones sur cet important sujet, mais nous allons leur reparler au cours des prochains jours. »

Le syndicat représentant les 30 policiers et 11 répartiteurs du service a présenté samedi ses condoléances à la famille de Mme Moore, qualifiant la mort de « situation difficile et tragique pour toutes les parties impliquées ».

Mme Moore a été tuée tôt jeudi matin lorsque la police est arrivée à son domicile en réponse à une demande de vérification de son bien-être.