Un enseignant canadien qui a passé les cinq dernières années dans une prison indonésienne après avoir été condamné pour agressions sexuelles contre des enfants dit être de retour au pays après avoir été gracié.

Neil Bantleman s’est toujours dit innocent des crimes dont il était accusé.

Dans un bref communiqué, M. Bantleman a déclaré que le gouvernement indonésien lui avait récemment permis de partir libre. Il s’attendait à demeurer dans les geôles du pays pendant une autre décennie.

« Il y a cinq ans, j’ai été accusé à tort et reconnu coupable de crimes que je n’avais pas commis et qui n’avaient d’ailleurs jamais eu lieu. J’ai demandé une grâce qui m’a été donnée le mois dernier par l’Indonésie, dans le respect des principes fondamentaux de justice et des droits de la personne. »

Âgé de 50 ans, M. Bantleman n’a pas fourni de précisions sur l’endroit où il résidait actuellement ni sur les circonstances de sa libération. Il a demandé que l’on respecte son intimité afin que lui et sa femme Tracy puissent se concentrer à retisser les liens avec la famille et les amis.

Son retour au Canada marque la fin d’une longue saga centrée autour d’une prestigieuse école internationale située à Djakarta. Elle a donné lieu à d’innombrables bras de fer judiciaires et des pressions de la part de représentants canadiens.

M. Bantleman, originaire de Burlington, en Ontario, a été arrêté une première fois en juillet 2014. Il enseignait alors à ce qui est maintenant connu sous le nom d’école interculturelle de Djakarta, un haut lieu pour l’éducation des enfants de diplomates et d’autres expatriés.

Il a été accusé d’avoir agressé sexuellement trois élèves de l’école. Il a été reconnu coupable et condamné à 10 ans de prison, mais a été relâché après l’annulation de la décision.

Il a de nouveau été mis sous les verrous lorsque le plus haut tribunal d’Indonésie a annulé son acquittement en 2016. Ce faisant, les juges du tribunal ont ajouté un an à sa peine d’emprisonnement initiale.

Le gouvernement canadien s’était alors dit « profondément consterné et choqué » par la décision.

Un assistant indonésien, Ferdinant Tjiong, a été arrêté pour les mêmes motifs et poursuivi aux côtés de M. Bantleman.

La famille de l’enseignant canadien a défendu avec véhémence l’innocence des deux hommes, affirmant qu’ils étaient tous deux victimes d’un système de justice indonésien corrompu.

Affaires mondiales Canada a refusé de commenter la libération de Neil Bantleman, mais l’enseignant a lui-même remercié le gouvernement pour ce qu’il a décrit comme « son engagement indéfectible » à nous ramener au pays.