(Ottawa) La famille d’un Canadien emprisonné au Caire depuis 10 mois souhaite que le ministre des Affaires étrangères, qui est en Égypte cette semaine, obtienne sa libération et le ramène au pays.

« Mon père demande chaque jour ce que fait le Canada pour obtenir sa libération et le ramener à la maison », a déclaré mercredi sa fille, Amal Ahmed Albaz, lors d’une conférence de presse à Ottawa. « Nous avons besoin de plus que de simples soins », a-t-elle lancé.

Yasser Ahmed Albaz, un ingénieur de 51 ans d’Oakville, en Ontario, est détenu au Caire depuis février ; il avait été interpellé à l’aéroport alors qu’il s’apprêtait à rentrer au Canada, après un voyage d’affaires. M. Albaz détient la double citoyenneté et voyageait avec son passeport canadien.

Adam Austen, porte-parole du ministre des Affaires étrangères, a indiqué que François-Philippe Champagne avait discuté du dossier directement avec son homologue égyptien mercredi. M. Champagne est à Assouan cette semaine pour une conférence sur le développement en Afrique.

« Nous continuerons à soulever cette question auprès des plus hautes instances du gouvernement égyptien et les responsables consulaires resteront en contact régulier avec les autorités locales », a écrit M. Austen mercredi dans un courriel. Il ne pouvait par ailleurs fournir aucun autre détail sur ce dossier, pour des raisons de confidentialité.

Amal Ahmed Albaz a indiqué mercredi que sa famille ne savait toujours pas pourquoi son père avait été détenu et interrogé au premier chef ; elle a aussi soutenu que M. Albaz n’avait pas été accusé de quoi que ce soit. « Mon père n’a absolument rien fait de mal. Il a énormément souffert », a-t-elle déclaré. « Il a besoin d’aide médicale et il doit retrouver sa famille. »

Justin Mohammed, responsable des campagnes et politiques en droits humains d’Amnistie internationale Canada, a également exhorté Ottawa à prendre des mesures plus énergiques dans ce dossier. « Cette détention sans accusation est inacceptable et le ministre doit veiller à ce que ses homologues égyptiens mettent immédiatement un terme aux violations des droits de la personne dont souffre Yasser », a-t-il déclaré lors de la conférence de presse, mercredi.

L’avocat de M. Albaz a informé la famille que le Canadien était détenu au complexe pénitentiaire de Tora, au Caire, un établissement qui a fait l’objet ces dernières années de préoccupations de divers organismes de défense des droits de la personne.

La fille de M. Albaz a raconté mercredi que son père avait immigré d’Égypte il y a plus de 20 ans et que le gouvernement égyptien savait qu’il était Canadien. « Il n’a absolument rien fait de mal. Il n’a aucune affiliation politique », a-t-elle assuré. « Il ne fait pas de politique active, donc cela a été un choc total pour notre famille quand c’est arrivé et nous sommes très inquiets et très confus. »

Sa femme, Safaa Eleshmawy, a déclaré que le rôle que son mari joue dans sa communauté explique en partie tout le soutien manifesté jusqu’ici. « Il a consacré sa vie à aider les autres », a-t-elle dit. « Un pays devrait être fier d’un tel citoyen et ne devrait pas l’abandonner. »