(Saint-Jean) Une jeune femme qui a photographié un policier en train de traverser le centre commercial de St-Jean, une carabine à main, souhaite que les autorités puissent renseigner davantage les citoyens lorsque des situations potentiellement dangereuses se déroulent dans des lieux publics.

La Force constabulaire royale de Terre-Neuve a expliqué dimanche soir, presque deux jours après l’incident, qu’elle avait été avertie que des coups de feu avaient été entendus au centre commercial Avalon. Cependant, il s’agissait d’une fausse alerte.

En entrevue, dimanche, Amanda Evans, a raconté qu’elle attendait l’autobus lorsqu’elle a vu un policier portant une carabine. Elle lui a demandé ce qui se passait et si elle devait fuir les lieux, mais l’agent lui a répondu que la situation semblait sous contrôle.

La réponse du policier l’a laissé sceptique. Elle dit avoir cherché en vain un communiqué ou un reportage sur ce qui était survenu.

Les spéculations ont fusé pendant que la police gardait le silence au cours de la journée de samedi.

Finalement, l’agent Colin Shaw, a déclaré dimanche soir que les policiers portaient toujours des carabines lorsqu’ils interviennent dans des situations potentielles de fusillade depuis la mort d’agents de la GRC non équipés d’armes d’épaule à Mayerthorpe et à Moncton.

Selon le porte-parole de la Force constabulaire royale, les policiers ont réagi de manière appropriée en montrant leurs armes à feu à leur arrivée au centre commercial vers 22 h.

« Nous devons répondre à chaque alerte comme si elles étaient vraies, jusqu’à ce qu’on ait prouvé le contraire, a-t-il dit. Quand on reçoit un appel nous affirmant qu’un individu se promène dans un lieu public avec une arme à feu, alors les agents interviennent armés de carabines. »

La police s’est contentée vendredi de dire aux médias que la population n’avait pas été mise en danger. Dimanche, l’agent Shaw a reconnu que la police aurait dû fournir plus rapidement une explication.

Selon lui, l’une des solutions serait qu’un agent oriente le public vers un superviseur pour lui demander ce qui se passe. Toutefois, celui-ci peut parfois ne pas être en mesure de répondre aux questions.

Brendan Rozier, un étudiant en droit de Winnipeg qui a mené des recherches sur la militarisation de la police, signale que les policiers canadiens montrent de plus en plus leurs armes.

« La population et la police veulent un service de police efficace, même s’ils peuvent ne pas être d’accord sur à quoi cela devrait ressembler, a-t-il dit par courriel. Dans quelle mesure faut-il que la police informe le public des situations en cours ou limite l’utilisation de certains équipements ? Ce sont des questions avec des réponses qui peuvent varier d’un endroit à l’autre. »