La Commission chargée de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées a officiellement demandé au gouvernement fédéral une prolongation de deux ans de son mandat.

La commission devait terminer ses travaux à la fin de cette année mais la commissaire en chef, Marion Buller, prévient depuis un certain temps que cet échéancier sera trop serré. Elle explique mardi que compte tenu de la participation massive des familles, des survivantes et de membres des communautés autochtones, une prolongation de deux ans est nécessaire pour remplir adéquatement le mandat confié à la commission.

La ministre des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord, Carolyn Bennett, a pris bonne note de la requête. Elle en discutera «au cours des prochaines semaines» avec les familles, ses partenaires autochtones, ses homologues des provinces et des territoires et ses collègues du cabinet.

Mme Bennett rappelle que les familles de ces femmes et filles ont besoin d'obtenir des réponses à leurs questions sur les échecs systémiques et institutionnels «qui mènent à l'assassinat de si nombreuses femmes autochtones» au Canada. Le gouvernement, a-t-elle dit, est résolu à leur présenter les recommandations concrètes qu'elles attendent et à mettre fin à cette tragédie.

Le gouvernement libéral de Justin Trudeau avait mis sur pied cette commission d'enquête tout de suite après son élection, à la fin de 2015. Si Ottawa accepte la prolongation de deux ans, le mandat de la commission Buller durerait jusqu'à la fin de 2020. La commission a entendu jusqu'ici plus de 760 témoins au cours de près de 250 audiences tenues dans différentes régions du pays.

Les travaux de la commission ont toutefois connu de nombreux déboires - démissions de commissaires et de membres du personnel, plaintes des Autochtones sur le déroulement quasi judiciaire des audiences, problèmes de communication avec les intervenants.