Un déraillement mortel survenu la semaine dernière dans l'ouest des États-Unis souligne la nécessité d'installer des enregistreurs audio et vidéo à bord des trains afin d'améliorer la sécurité ferroviaire au Canada, selon le ministre des Transports.

Un train du transporteur Amtrak a déraillé le 18 décembre à DuPont, dans l'État de Washington, faisant trois morts et plusieurs blessés après avoir dévié d'un pont qui enjambait une autoroute.

Le ministre des Transports, Marc Garneau, voudrait que des caméras vidéo soient installées dans les locomotives au Canada et il serait aussi ouvert à la possibilité d'en placer dans les avions.

M. Garneau a indiqué qu'il était d'accord avec «tout ce qui pourrait aider à améliorer la sécurité et à améliorer notre compréhension de ces accidents».

Un projet de loi sur le sujet est en ce moment à l'étude au Sénat. S'il est adopté, il obligerait les entreprises ferroviaires à installer des enregistreurs dans les locomotives, ce qui serait comparable aux boîtes noires dans les avions, qui sont étudiées après un accident.

Mais plusieurs sénateurs veulent proposer des amendements ou carrément diviser le projet de loi C-49.

Ce projet de loi poserait aussi les jalons d'une charte des droits des passagers aériens et changerait les règles relatives au transport du grain - des enjeux que certains sénateurs espéreraient traiter dans des textes de loi distincts.

Les syndicats Unifor et Teamsters Canada, qui représentent 12 000 travailleurs du secteur ferroviaire, et le commissaire fédéral à la vie privée ont aussi exprimé leurs inquiétudes à l'idée que certains enregistrements puissent être utilisés pour des raisons disciplinaires, et pas seulement pour faire la lumière sur les accidents. D'autres sont préoccupés par ce qui adviendrait des données sur les enregistreurs lorsque les trains traverseraient la frontière avec les États-Unis.

Un processus réglementaire qui pourrait prendre jusqu'à un an serait mis en branle si le projet de loi C-49 est adopté. Il servirait à fixer des balises sur l'utilisation des données et à prévoir des sanctions pour ceux qui violent la loi.

«Nous sommes très conscients de l'enjeu sur la vie privée des employés et aussi du fait que ces informations ne devraient jamais être utilisées pour des visées disciplinaires, sauf si un acte odieux était enregistré», a déclaré M. Garneau.

THE CANADIAN PRESS

Le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau