Une ressortissante mexicaine établie au Québec craint de devoir partir sans ses deux fillettes si elle est expulsée par les autorités canadiennes.

Sheila Sedinger Ayala fait face à un avis d'expulsion du gouvernement fédéral, qui prévoit pour samedi prochain son départ forcé vers le Mexique.

Mais la justice québécoise n'a pas encore rendu sa décision dans une dispute concernant la garde de ses deux fillettes de 5 et 8 ans. Ce dossier encore ouvert l'empêcherait d'emmener ses enfants avec elle, puisque leur père détient un statut de réfugié qui lui permet de demeurer au pays.

«C'est vraiment injuste pour mes enfants. Je ne peux pas les amener avec moi, mais si elles restent ici, elles risquent de finir dans le système [de protection de la jeunesse]», a soutenu Mme Sedinger Ayala en entrevue téléphonique.

«Mes enfants et moi sommes vraiment intégrés dans la société. Nous faisons tout ce qui est nécessaire pour respecter le Canada, démontrer que nous sommes Montréalais et montrer que l'on mérite d'être ici», a-t-elle ajouté.

Cette semaine, la Cour fédérale entendra l'avocate de Mme Sedinger Ayala, dans une dernière tentative pour retarder son expulsion, le temps que la justice tranche le dossier de la garde des enfants. La ressortissante mexicaine a aussi déposé une nouvelle demande de parrainage avec son fiancé canadien.

Violences et viols

Un commissaire à l'immigration a refusé d'accorder le statut de réfugié à Mme Sedinger Ayala. Comme toutes les autres demandes de ce type, la décision et ses motifs ne sont pas publics. À cette occasion, la ressortissante assure avoir été mal conseillée par des avocats «qui prenaient l'argent, mais ne faisaient pas du bon travail». Le refus, «je suis certaine que c'est pour ça», a-t-elle dit.

Sheila Sedinger Ayala plaide qu'elle ne peut plus vivre au Mexique, pays qu'elle aurait quitté après avoir été victime de violences et de viols par un autre ex-conjoint. L'essentiel de sa famille n'y habite plus, a-t-elle ajouté.

Un examen des risques que court la jeune femme en étant renvoyée au Mexique a eu lieu en 2008, selon l'avocate de Mme Sedinger Ayala. Le niveau de danger n'a pas été jugé suffisant pour interrompre les procédures d'expulsion.

La Presse n'a pas été en mesure d'obtenir les commentaires des responsables gouvernementaux dans le dossier.