Les citoyens canadiens font plus souvent l'objet d'inspection minutieuse par les agents frontaliers lorsqu'ils rentrent au pays, une hausse ironiquement imputable aux demandes américaines plus strictes.

Les exigences plus sévères en matière de documents - survenues dans la foulée des attentats du 11 septembre aux États-Unis - ont entraîné des inspections plus minutieuses et des fouilles additionnelles pour les Canadiens traversant la frontière, selon un rapport d'évaluation récemment publié.

Ces révélations surviennent alors que le gouvernement conservateur de Stephen Harper négocie un possible périmètre de sécurité avec les États-Unis. L'objectif de cet accord controversé est de réduire les délais et l'engorgement aux frontières.

Washington impose des documents plus pointus dans le cadre du programme Western Hemisphere Travel Initiative, lancé aux lendemains des attentats du 11 septembre.

Plus de 190 000 personnes et l'équivalent de près de 2 milliards $ en matériel traversent la frontière américano-canadienne quotidiennement.

Des millions de Canadiens ont rempli leurs devoirs et se sont prévalus d'un passeport et d'autres documents d'identification dans les dernières années afin de pouvoir traverser la frontière.

Environ 60 pour cent de Canadiens avaient un passeport en 2009-2010, une hausse de 36 pour cent par rapport à quatre ans plus tôt, avant le lancement de la mesure américaine, indique-t-on dans l'évaluation de l'Agence des services frontaliers du Canada.

De plus, 125 000 autres résidants du Québec, de l'Ontario, du Manitoba et de la Colombie-Britannique se sont prémunis de permis de conduire bonifiés - le Permis Plus au Québec - dotés de dispositifs de sécurité qui permettent d'entrer aux États-Unis par voie terrestre ou maritime.

Avant le début du programme américain, les Canadiens pouvaient traverser la frontière munis de leur simple certificat de naissance, par exemple.

Le fait que les voyageurs présentent désormais des documents détaillés facilite, pour les agents frontaliers, la vérification sur les bases de données des services policiers et de renseignements.

Le nombre de Canadiens devant se soumettre à une inspection plus sévère à la frontière a donc augmenté après le début des nouvelles règles américaines.