L'arrivée au Canada du Mv Sun Sea et de sa grande cargaison humaine n'est pas un cas isolé, selon le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews. «Nous croyons que ce n'est qu'une partie d'une plus vaste opération de traite de personnes», a-t-il dit hier en conférence de presse hier.

Selon M. Toews, la réaction du gouvernement canadien à l'arrivée du cargo thaïlandais est surveillée de près par des réseaux de trafic de personnes, prêts à répéter l'expérience. D'ailleurs, le MV Sun Sea n'était pas le premier navire, empli de demandeurs d'asile tamouls, à tenter sa chance au Canada. En octobre dernier, le Ocean Lady a amené à Victoria 76 demandeurs d'asile tamouls.

Des rapports provenant d'Asie font état de deux autres navires qui veulent emboîter le pas au MV Sun Sea.

Se disant conscient des yeux qui pèsent sur lui, le gouvernement canadien, explique M. Toews, a suivi les conseils d'experts qui lui recommandaient d'arraisonner le MV Sun Sea dans ses eaux territoriales plutôt que d'intervenir dans les eaux internationales pour détourner le navire. «C'est la meilleure manière de poursuivre des criminels responsables d'actes illégaux», estime le ministre conservateur.

Ce dernier n'a pas écarté la possibilité de revoir les lois canadiennes pour rendre plus difficile l'arrivée de bateaux de migrants au pays.

Le chef du Parti libéral du Canada, Michael Ignatieff, a quant à lui soutenu que les réfugiés devaient être traités de manière équitable et que le Canada ne devait pas se fier uniquement sur le gouvernement sri-lankais pour obtenir des informations. Il a ajouté que personne au pays ne voulait que le Canada réagisse faiblement contre le terrorisme, mais que les demandeurs d'asile méritaient d'avoir une audience équitable.

- Avec La Presse Canadienne