Le défi des Forces armées canadiennes en Afghanistan réside dans l'équipement vieillissant, et non du côté des militaires, qui sont nombreux à se porter volontaires pour une deuxième et une troisième mission dans l'environnement hostile de Kandahar.

C'est ce qu'a soutenu cette semaine le chef d'état-major de la Défense canadienne.

En entrevue à La Presse Canadienne, le général Walter Natynczyk a exprimé son optimisme malgré le bilan des pertes militaires qui s'alourdit.

M. Natynczyk a affirmé, au cours d'une visite sur une base militaire dans le district de Panjwai, que certaines pièces d'équipement étaient vraiment usées, et qu'il s'agissait du principal défi pour l'armée canadienne.

Incidemment, un véhicule blindé léger canadien en route pour une mission majeure, jeudi, a frappé une bombe artisanale, blessant trois soldats, l'un d'entre eux grièvement. Un second véhicule a aussi heurté un engin explosif, dans le même secteur, plus tard dans la journée.

M. Natynczyk était en visite pour trois jours dans la province de Kandahar, afin d'évaluer le déroulement des opérations. Pour des raisons de sécurité, les détails de la visite ne pouvaient pas être divulgués avant qu'il ne quitte le pays, ce qu'il a fait vendredi.

Le chef d'état-major de la Défense canadienne a soutenu qu'on pouvait mesurer la force du déploiement par le nombre de militaires qui ont déjà été en mission en Afghanistan et qui veulent y retourner une deuxième et même une troisième fois.

A la suite de la mort de deux soldats canadiens, sans compter les nombreux autres blessés, au cours des deux dernières semaines, le général a affirmé que les dangers de la mission étaient bien évidents.

«La situation est violente et dangereuse», a affirmé M. Natynczyk.

Il a toutefois dit avoir constaté que l'armée afghane continuait de progresser. Le général a souligné que l'armée nationale afghane acquérait la capacité de planifier et d'implanter elle-même des opérations contre les insurgés.

Elle peut ainsi gagner la confiance de la population, et faire en sorte que les Afghans soient aussi moins réticents à partager des informations sur les insurgés avec les soldats étrangers, qui peuvent contribuer à l'efficacité des opérations, a noté M. Natynczyk.

Des opérations conjointes se sont tenues au cours des derniers mois entre l'armée afghane et la force internationale, a-t-il mentionné.

Le Canada veut pouvoir graduellement transférer sa mission de combat à l'armée nationale et à la police afghane en vue du retrait des troupes du pays en 2011.

Avant de quitter vendredi, M. Natynczyk a affirmé que l'arrivée en renfort de milliers de soldats américains était une bonne nouvelle, mais que cela résulterait dans plus de violences, au moins à court terme.

Il a aussi demandé au Pakistan à s'attaquer au réseau de talibans qui alimente l'insurrection en Afghanistan.