Seulement 8 % des 2276 résidences privées pour personnes âgées qui doivent obtenir leur certification d'ici le 14 février l'ont déjà obtenue. Les résidences sont principalement incapables de respecter le critère de la formation du personnel, car les centres de santé et de services sociaux (CSSS) du Québec, qui devaient former les employés du secteur privé, n'offrent cet enseignement qu'au compte-gouttes.

Pour mieux encadrer le développement des résidences privées, le gouvernement a imposé une nouvelle procédure d'accréditation il y a un an et demi. Pour être accréditées, les résidences doivent répondre à plusieurs critères. Les règles d'hygiène et le plan de sécurité des établissements sont entre autres évalués.D'ici le 14 février, les résidences privées de la province devront avoir reçu la visite d'un inspecteur qui aura vérifié le respect des critères. Voyant que le processus d'accréditation piétinait, on a engagé 12 nouveaux inspecteurs en septembre pour épauler leurs 35 collègues déjà à l'oeuvre.

Malgré cet effort, seulement 200 résidences ont jusqu'à maintenant obtenu leur certification. «Mais 1818 établissements ont fait la demande. Il ne reste plus qu'à les inspecter ou à finaliser leur certification», précise la responsable des communications au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), Dominique Breton.

Deux imprévus ont retardé l'opération. Selon la loi, les résidences doivent avoir formé leurs préposés aux bénéficiaires pour que ceux-ci puissent administrer des médicaments de façon sécuritaire. «Les pensionnaires de résidences privées sont de plus en plus malades et le personnel doit savoir comment administrer leur médication», explique la directrice générale de l'Association des résidences et CHSLD privés du Québec, Mariette Lanthier.

Les CSSS de la province devaient offrir cette formation aux employés des résidences privées. Mais dans plusieurs régions, les CSSS sont incapables de le faire. La pénurie de personnel est telle que les CSSS manquent d'employés pour offrir des formations.

Mme Lanthier affirme être en contact avec le gouvernement pour tenter de trouver des solutions.

L'autre point d'achoppement touche la sécurité incendie. Dans quelques municipalités, les services d'incendie ont modifié leurs critères de certification cet été. «Les résidences doivent se plier à de nouvelles exigences ce qui retarde le processus», dit Mme Lanthier.

Selon le MSSS, le gouvernement fera preuve de souplesse avec les résidences privées qui n'auront pas obtenu leur accréditation d'ici le 14 février. «Mais on veut que toutes les résidences aient au moins entamé le processus d'accréditation d'ici là», dit Mme Breton.