L'arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie veut faciliter l'implantation de fermes urbaines sur son territoire. Pour ce faire, l'administration demandera d'ici l'automne à son conseil d'arrondissement de changer les règlements de zonage afin d'y permettre des activités agricoles.

Les entreprises pourront ainsi exploiter plus librement les terrains verts, les toits et les bâtiments industriels de l'arrondissement. Pour le maire François Croteau, cette stratégie est une façon de pallier le désert alimentaire à l'est de Rosemont en permettant la multiplication du nombre de points de vente de produits locaux.

Grâce à des serres et à leur capacité d'exploitation à longueur d'année, le maire d'arrondissement espère s'approcher d'une autosuffisance alimentaire. «Avec 137 000 habitants dans l'arrondissement, ce serait difficile à atteindre totalement, mais partiellement, c'est possible», croit-il.

S'approprier l'espace public

Les résidants de Rosemont-La Petite-Patrie ont désormais accès à des jardins collectifs non balisés où ils pourront faire pousser fleurs ou plantes maraîchères. Par cette «petite révolution en matière d'agriculture urbaine», l'arrondissement souhaite inviter ses citoyens à s'approprier l'espace public. Le maire Croteau a annoncé hier que 12 saillies de terre totalisant 130 mètres carrés et aménagées à l'angle de rues où la circulation est modérée sont à l'entière disposition des cultivateurs urbains.

L'administration espère que ces espaces délimités inciteront les résidants à prendre l'initiative d'aménager des potagers collectifs sur des terrains verts, que ce soit dans les parcs ou encore devant leur demeure. «L'arrondissement se retire d'un encadrement strict de l'aménagement du domaine public, a déclaré le maire Croteau. Il n'y a pas de demande de permis, le citoyen peut le faire avec des recommandations qui sont sur le site de l'arrondissement.»

Cette annonce a réjoui le Centre d'écologie urbaine de Montréal. «Ça permet de voir comment une administration peut donner aux citoyens la possibilité de s'approprier l'espace public», affirme un chargé de projet du Centre, Cédric Jamet.

Évoquant les recommandations de la Direction de la santé publique, le maire Croteau a invité les citoyens à ne pas faire pousser leurs légumes sur des terrains publics, qui risquent d'être contaminés. Il a rappelé que les terrains non exploités de l'arrondissement pourraient être souillés par le sel ou des huiles et qu'ils ne sont pas sains pour l'agriculture. Les citoyens sont donc invités à utiliser des bacs de terre ou à changer eux-mêmes la terre du domaine public où ils souhaitent planter leurs fruits et légumes.