Si Denis Coderre accède à la mairie de Montréal en novembre prochain, la fonction publique prendra de l'ampleur afin de contrer le recours systématique à l'expertise privée pour mener à bien les chantiers de construction.

Sans donner de précision sur le type d'embauche envisagé, le candidat à la mairie a dit souhaiter que les fonctionnaires mettent de nouveau la main à la pâte car «il y a trop de sous-traitance». «Il y a du travail qui peut se faire de l'intérieur pour ce qui est des infrastructures. Les cols bleus peuvent faire un magnifique travail», a affirmé hier M. Coderre en donnant l'exemple des travaux d'asphaltage. Selon lui, la sous-traitance constitue une porte d'entrée pour les problèmes de collusion et de corruption.

Denis Coderre a fait ces commentaires alors qu'il participait à l'annonce de la mairesse de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau, de quitter Vision Montréal pour venir grossir ses rangs. Deux autres conseillers municipaux ont fait le saut, soit Suzanne Décarie et Gilles Déziel.

Les trois élus ont souligné avoir eu besoin d'une «orientation claire», ce qu'ils ont trouvée, disent-ils, en Denis Coderre. Ils ont toutefois pris soin de ne pas écorcher la chef de Vision Montréal, Louise Harel; Chantal Rouleau a même salué cette «grande dame», rejetant qu'il puisse s'agir d'une «histoire de trahison».

Quant à Louise Harel, elle a immédiatement répliqué en déclarant que «les sceptiques seront convaincus». Le leadership de Mme Harel sera soumis à l'appréciation de ses militants lors du congrès de Vision Montréal demain.

Quant à Denis Coderre, il a promis un débat sur «la cohérence» plutôt qu'un tiraillement idéologique entre les tenants de la centralisation des services municipaux contre ceux prônant la décentralisation dans les arrondissements comme à l'heure actuelle. Au nom d'une meilleure gouvernance dans l'attribution des contrats, il réclame que soit abolie la règle du plus bas soumissionnaire. Il n'a toutefois précisé quelle est la solution qu'il privilégie.

Encore cinq mois

À cet égard, M. Coderre a rappelé qu'il reste encore cinq mois de campagne électorale. «Il va y avoir beaucoup d'annonces qui vont venir. Ce n'est pas un sprint, c'est un marathon», a-t-il lancé avec un large sourire.

Quant à l'Équipe Denis Coderre pour Montréal, il s'agit moins d'un parti politique que d'une bannière pour l'élection. Le candidat a répété sa volonté de ne pas avoir un parti «traditionnel»; il n'y aura ni permanence ni direction générale. Une fois élues, les troupes de M. Coderre ne seront pas assujetties à une ligne de parti ni à l'obligation de trouver du financement pour entretenir une structure.