La police de Laval a démantelé tout à fait par hasard un imposant laboratoire clandestin de fabrication de stéroïdes, hier, dans une résidence du quartier Chomedey.

Tout a débuté mercredi, lorsqu'un citoyen de la rue Léandre-Descôtes a signalé une introduction par effraction dans la maison de son voisin.

Une fois sur place, les policiers n'ont pas épinglé le voleur, qui a vraisemblablement pris la poudre d'escampette avec un appareil de télévision.

Les policiers ont, en revanche, découvert tout le matériel nécessaire à la confection de stéroïdes synthétiques tels des produits chimiques de toutes sortes, des hormones de croissance, des milliers de fioles et des étiquettes contrefaites : la maison était remplie à craquer d'équipement de fabrication.

Un coup de filet inespéré pour la police de Laval.

«C'est rare qu'on tombe sur des installations comme ça et il s'agit d'une économie au niveau des enquêtes», souligne, sourire en coin, l'inspecteur-chef responsable des enquêtes André Pyton.

Derrière lui, dans un des garages du quartier général de la police de Laval, le matériel saisi occupe une table et l'arrière d'une fourgonnette.

Le résident de la maison en question n'était pas sur place à l'arrivée des policiers. Selon l'agente Nathalie Laurin, le suspect serait à l'extérieur.

Le chimiste improvisé habitait vraisemblablement avec des enfants.

Les stéroïdes synthétiques étaient vendus dans des fioles ou par comprimés. «Le produit était fabriqué de manière très professionnelle et laissait présumer qu'il provenait d'une pharmacie», souligne l'agente Laurin.

Selon la police, les stéroïdes étaient sans doute vendus sous le manteau dans des centres de condition physique.

La police de Laval ignore pour l'instant où était écoulé le produit et la valeur au marché. «Mais ça semblait se faire à grande échelle, puisque le suspect faisait venir des caisses contenant 9000 fioles, sans compter les 300 boîtes de poudre de protéine retrouvées au sous-sol», précise la policière.