Le Service de police de la ville de Montréal estime avoir su s'adapter rapidement au caractère «changeant» et «désorganisé» de la manifestation contre la brutalité policière de lundi soir dernier, qui s'est soldée par l'arrestation de 100 personnes.

«Rappelons que contrairement à la très grande majorité des manifestations, les organisateurs ont refusé de fournir leur itinéraire, forçant ainsi le SPVM à adopter des stratégies évolutives», résume, par voie de communiqué la police, qui vient de dévoiler son bilan final de l'opération.

Sur les 100 manifestants arrêtés, 83 ont été accusés d'entraves à des règlements municipaux et les autres pour des infractions criminelles. Seulement deux d'entre eux ont passé une nuit complète en prison, avant de répondre mardi à des accusations d'agressions armées, vols et méfaits. Les deux jeunes hommes ont été libérés sous conditions le même jour.

Le SPVM ajoute avoir saisi divers objets au cours de la manifestation, notamment des pistolets à fusées traçantes et un canon artisanal, apparemment utilisés pour tirer des projectiles en flamme en direction des policiers.

De son côté, le Collectif opposé à la brutalité policière soutient que ce sont les policiers qui ont ouvert les hostilités, en mettant tout en oeuvre pour faire déraper une manifestation qui se voulait pacifique. «Avant même le début de la marche, les policiers se sont livrés à de l'intimidation en procédant à des fouilles abusives et en commettant des arrestations illégales?», a expliqué la porte-parole Sophie Sénécal, au lendemain de la manifestation.

La COBP disait aussi mener sa propre enquête pour déterminer si des agents doubles de la police avaient eux-mêmes mis le feu aux poudres.

Durant la manifestation, des policiers déguisés et infiltrés parmi les manifestants ont procédé à plusieurs arrestations. Démasqués, un groupe d'entre eux a même été chassé à coup de pierre par des manifestants en colère, lorsque le cortège a traversé le parc Raymond-Préfontaine, dans Hochelaga-Maisonneuve.

Interrogé sur l'implication «d'agents provocateurs ou agitateurs» de la police dans cette manifestation en début de semaine, l'inspecteur-chef à la division de la planification opérationnelle du SPVM, Sylvain Lemay, n'a pas confirmé l'usage d'une telle tactique.

Dans l'espoir de mettre un frein aux débordements qui font les manchettes chaque année, l'inspecteur-chef Lemay a affirmé vouloir rencontrer les organisateurs de la marche.

Photo fournie par le SPVM

Des objets saisis par les policiers lors de la manifestation contre la brutalité policière.