Un Lavallois qui récoltait le fruit du travail d'une escorte a reçu vendredi une peine de prison avec sursis de deux ans à purger chez lui, une peine «à la limite de la raisonnabilité», selon le juge Pierre E. Labelle, qui a tout de même entériné la suggestion commune des parties vendredi.

Sylvens Paul, 37 ans, a plaidé coupable à deux chefs d'accusation de voies de fait et d'avoir bénéficié d'un avantage matériel qui provenait d'une infraction de marchandisation des activités sexuelles, il y a deux semaines. Ces crimes remontaient à des événements survenus à Montréal en 2013 et 2014, à l'endroit d'une seule victime.

Il avait également été accusé de proxénétisme en janvier 2016, mais ces chefs ont fait l'objet d'un arrêt conditionnel des procédures en raison de son plaidoyer de culpabilité.

Dans sa brève décision vendredi, le juge Labelle a résumé très sommairement les crimes reprochés à l'accusé. «[La victime] travaillait à titre de danseuse et d'escorte. M. Paul recevait donc des sommes d'argent de Mme», a-t-il indiqué.

Le chef de voies de fait réfère à un événement où Sylvens Paul avait craché au visage de la victime, dont l'identité est protégée par une ordonnance de non-publication.

La plaignante ne «désirait pas vraiment témoigner», a affirmé le juge, sans donner plus de détails. C'est ainsi qu'il a imposé à M. Paul une peine d'emprisonnement avec sursis de deux ans moins un jour, fruit d'une suggestion commune de l'avocate de la défense Me Sandra Tremblay et de Me Katerine Brabant, procureure de la Couronne.

Pendant les 15 premiers mois de sa peine, Sylvens Paul devra rester chez lui en tout temps, sauf pour aller travailler et pour des raisons familiales la fin de semaine. Dans les neuf mois suivants, un couvre-feu de nuit lui sera imposé. M. Paul devra également éviter de communiquer avec toute personne qui travaille dans «l'industrie du sexe», sauf une femme nommée par la cour.

Cette peine sera suivie d'une probation d'un an.