Georgi Spitzer, un Montréalais qui avait purgé une longue peine de prison en Californie pour une série d'agressions sexuelles dans les années 1990, n'aura pas à retourner en prison dans la foulée de sa condamnation pour avoir fraudé une femme séduite à son retour au Canada.

M. Spitzer, qui était considéré comme une menace pour le public, avait passé l'équivalent de 42 mois en détention préventive avant son procès. Il était gardé en isolement 23h sur 24, pour sa protection, parce qu'on craignait que les autres détenus l'attaquent à cause de ses antécédents.

À son procès l'an dernier, M. Spitzer a été trouvé coupable d'avoir fraudé 100 000 $ à une Ontarienne qu'il avait séduite en utilisant une fausse identité. Mais comme il avait déjà passé en détention préventive plus de temps que la plus longue sentence qu'on aurait pu lui imposer, la juge Silvie Kovacevich a opté vendredi matin pour une sentence suspendue, et lui a permis de rentrer chez lui.

M. Spitzer sera toutefois soumis à une probation de deux ans au cours de laquelle il sera astreint à une série de conditions. « Nous croyons que M. Spitzer est un individu qui doit être surveillé par le système de justice », a insisté le procureur de la couronne, Me Jean-Christofe Ardeneus.

Il devra aussi rembourser à sa victime l'argent qui lui avait été dérobé et qui n'a pas pu être récupéré par les policiers, soit environ 18 000 $.

Antécédents d'agressions sexuelles

Georgi Spitzer et son frère jumeau avaient été trouvés coupables aux États-Unis d'une série d'agressions sexuelles sur cinq femmes entre 1993 et 1996. Les frères s'inventaient divers personnages, en se disant notamment producteurs de cinéma, puis ils droguaient leurs victimes et se filmaient en train d'abuser des femmes inertes. La police croit qu'ils ont fait d'autres victimes qui n'ont jamais été retrouvées.

Expulsé vers le Canada en 2009, Georgi Spitzer est revenu vivre à Montréal. En 2014, il a été arrêté pour fraude. Il aurait séduit une femme rencontrée sur le site de rencontre Badoo et lui aurait fait croire qu'il pouvait investir 100 000 $ pour elle dans des placements intéressants. En réalité il aurait pris l'argent pour faire la fête et jouer au casino.

« Je veux vous assurer que je vais garder la paix et je vous remercie pour votre jugement », a déclaré l'accusé à la juge au moment de recevoir sa sentence.