Le Canadien Joshua Boyle, ex-otage en Afghanistan, sera jugé pour agressions sexuelles et menaces de mort, et sera interné jusqu'à son procès dans un hôpital psychiatrique.

Un juge d'Ottawa a refusé vendredi la libération conditionnelle du détenu tout en ordonnant son internement dans un centre psychiatrique pour un traitement approprié et une évaluation avant son procès à partir du 26 mars.

Joshua Boyle, 34 ans, est brièvement apparu par lien vidéo depuis la prison d'Ottawa où il est détenu depuis début janvier.

Le juge lui a signifié quatre nouveaux chefs d'inculpation, dont agression avec arme. Il sera également jugé pour agressions sexuelles, séquestrations, violences, administration de substances psychotropes, menaces de mort et faux témoignage.

La justice a interdit par ordonnance la publication de l'identité des victimes de ces violences qui se seraient déroulées entre le 14 octobre --jour du retour de la famille Boyle sur le sol canadien-- et le 30 décembre.

M. Boyle a été interpellé et incarcéré le 1er janvier.

Dans une déclaration écrite et sans dire être la victime de ces agressions, son épouse américaine Caitlan Coleman avait estimé début janvier que l'état mental de son mari était à l'origine des faits reprochés.

Auprès du tribunal, l'expert psychiatre qui a vu Joshua Boyle a recommandé « son évaluation en tant que patient hospitalisé dans un établissement psychiatrique », a indiqué son avocat Lawrence Greenspon à l'issue de l'audience vendredi.

« Le juge a rendu cette ordonnance à notre demande, avec le consentement de l'accusation, et il passera jusqu'à 60 jours d'évaluation psychiatrique », a-t-il ajouté.

Pour son défenseur, Boyle « a été otage pendant cinq ans et ça ne devrait surprendre personne que cela ait eu une incidence sur son état mental ».

Joshua Boyle et Caitlan Coleman, mariés depuis 2011, ont été kidnappés par les talibans peu après leur entrée en Afghanistan en 2012 --elle était enceinte-- puis remis au réseau extrémiste Haqqani au Pakistan.

Ils ont été libérés mi-octobre, ainsi que leurs trois enfants âgés de six mois à cinq ans, tous nés en captivité.