Les proches des deux femmes tuées dans l'effondrement du centre commercial d'Elliot Lake, dans le nord de l'Ontario, s'en sont pris mercredi aux efforts de sauvetage qui, affirment-ils, auraient peut-être pu sauver au moins l'une d'entre elles.

Lors de témoignages chargés d'émotion, ces proches ont raconté qu'ils avaient entendu les sauveteurs dire qu'ils avaient détecté des signes de vie dans les débris, mais pour ensuite annuler les recherches en raison des risques pour leur sécurité.

Darrin Latulippe, le gendre de Doloris Perozzolo, l'une des deux victimes, a parlé d'heures et de jours d'attentes après l'effondrement de l'Algo Centre Mall, l'été dernier, avant d'avoir des nouvelles de sa belle-mère.

M. Latulippe et sa femme n'ont reçu que peu d'informations de sources officielles, obtenant la majorité de leurs nouvelles à la radio, a-t-il déclaré mercredi à l'enquête sur la tragédie.

Quelques heures après avoir apparemment enregistré des signes de vie, l'inspecteur Bill Neadles, qui dirigeait les efforts de sauvetage, a abruptement déclaré que les recherches pour retrouver sa mère étaient terminées, a témoigné Teresa Perizzolo, la fille de Dolores Perizzolo.

Il aura finalement fallu quatre jours pour extraire les corps de Mme Perizzolo, âgée de 74 ans, et de Luci Aylwin, âgée de 34 ans.

«Ce qui est triste, c'est de voir qu'à des endroits comme au Bangladesh, un édifice s'effondre, et 17 jours après, on trouve encore des survivants», a expliqué M. Latulippe. «On est au Canada, pas dans un pays du tiers-monde.»

«On nous a dit qu'il y avait des signes de vie. Toute la communauté s'est fait dire qu'il y avait des signes de vie, et ils abandonnent», a aussi raconté Adam Amyotte, qui se trouvait dans le centre commercial le jour de l'effondrement.

La deuxième phase de l'enquête publique, qui a débuté mercredi, examine les opérations des services d'urgence après la catastrophe survenue le 23 juin 2012.

Des extraits de vidéos de surveillance ont été diffusés mercredi matin dans la salle d'audience. On peut y voir plusieurs personnes vaquer à leurs occupations dans le centre commercial, dont Mme Perizzolo près d'un kiosque de loterie où travaillait Mme Aylwin, quelques instants avant l'effondrement.

Le commissaire Paul Bélanger avait prévenu que le fait de visionner les bandes et d'écouter les appels effectués au 9-1-1 pourrait être pénible. Certains membres du public ont alors choisi de quitter la pièce.

La première partie de l'enquête examinait les causes de l'effondrement. On y a notamment appris que le centre commercial, mal conçu et mal construit, connaissait des fuites dès le début. Éventuellement, la rouille accumulée depuis des années a affaibli une poutre, et une pièce d'acier a cédé.