Martin Gauthier-Béland, l'homme qui s'est inspiré du film Halloween pour tuer son cochambreur en septembre 2010, a été condamné à 10 ans de prison, hier à Montréal. Le juge Guy Cournoyer a recommandé que l'homme de 30 ans purge sa peine à l'Institut Philippe-Pinel à cause de ses troubles psychiatriques sévères.

M. Gauthier-Béland souffre de schizophrénie paranoïde chronique, avec symptômes positifs et négatifs résiduels. Entre janvier 2001 et les événements de 2010, il a été hospitalisé 16 fois en psychiatrie à l'hôpital Louis-H. Lafontaine, sans compter les consultations en urgence et le suivi en externe.

Le 8 septembre 2010, lorsqu'il vivait à La Relance, ressource externe rattachée à l'hôpital Louis-H. Lafontaine, M. Gauthier-Béland a poignardé à mort son compagnon de chambre, Léo Paquette, pendant que celui-ci dormait. Avant de passer à l'acte, M. Gauthier-Béland avait enfilé des gants de vaisselle rouges et un masque d'Indien. Il a confié qu'il voulait faire comme Michael Myers, psychopathe des films Halloween. Tout de suite après les événements, M. Gauthier-Béland est sorti de l'établissement et a appelé le 911 pour avouer son crime. Les explications étaient assez confuses: il reprochait à son cochambreur d'avoir trop de cassettes de vieille musique, d'être mal organisé, il en avait assez de La Relance et voulait retourner en institution. «Avec ça, je vais être bon pour 20 ans à Pinel», avait-il lancé.

Accusation réduite

M. Gauthier-Béland a été accusé du meurtre prémédité de M. Paquette. C'est ainsi que son procès s'est ouvert, l'automne dernier. Les avocats de la défense, Mes Martin Latour et David Pétranic, visaient la non-responsabilité criminelle pour maladie mentale. Mais malgré ses graves problèmes mentaux, M. Gauthier-Béland ne se qualifiait pas. Un des psychiatres appelés à la barre a noté que M. Gauthier-Béland savait que tuer était mal, mais qu'il l'a fait quand même. En cours de procès, et après discussions entre les parties, la Couronne a révisé sa position. M. Gauthier-Béland a plaidé coupable à une accusation réduite d'homicide involontaire.