Trois jours après le drame, les proches de Meryem Ânoun l'avaient décrite comme une personne rassembleuse qui portait l'amour dans son coeur. La foule qui s'est recueillie pour lui rendre hommage ce matin alors qu'était érigé un vélo blanc à sa mémoire sur les lieux de l'accident fatal l'a bien démontré.

Plus de 150 personnes, famille, amis, citoyens, et élus sont rassemblées sur les lieux de la collision, à l'angle des rues Bélanger et 6e avenue, pour rendre un dernier hommage à la cycliste happée mortellement par un poids lourd le 14 juillet dernier.  

Le vélo blanc a été accroché à la mémoire de la victime. Orné d'une plaque commémorative et de fleurs déposées par des gens qui connaissaient ou non la victime, le vélo demeurera sur les lieux de la collision. Il s'agit du 6e vélo blanc installé par Vélo Fantôme à Montréal.

Plusieurs cyclistes étaient également présents. Pour le fils de la défunte, Badr Jaidi, cet événement était comme des deuxièmes funérailles. « C'était comme un deuxième adieu, un moment pour dire au revoir à l'accident et apporter une plaie sur notre coeur. »

Un moment rassembleur 

Famille, collègues et résidents ont pris la parole pour rendre hommage à Meryem. Catherine Rixhon, une résidante habitant proche des lieux de l'accident a demandé à la foule de la rejoindre dans un chant en arabe.

En entonnant «Alhamdullilah», une interjection utilisée pour remercier Dieu, petits et grands, d'origines arabes ou pas, se sont rassemblés pour la cycliste décédée. Catherine Rixhon, a appris ce chant dans sa chorale. Elle a décidé de le chanter pour donner plus de force à la famille et essayer de guérir la blessure du choc que l'accident.

La famille a été très touchée lors du chant. «Ça m'a ému, car elle disait toujours ça » affirme son fils, Badr. « Ça représente le Québec, des gens qui s'unissent dans cette volonté de faire du bien.»

Le frère de Meryem était également très ému par ce moment de chant.

«J'étais touché de voir des Québécois chanter en arabe, j'en avais des larmes aux yeux.». Pour Ève Torres, une amie de Meryem, «c'était un moment très fort de voir des gens de toutes les origines chanter en arabe. Nous étions tous connectés à la famille en ce moment. »

Pour Catherine Rixhon, «on ne connaît pas la religion musulmane, il n'y a pas de grandes différences, pourquoi on en fait un plat avec l'histoire du cimetière à St-Apolinaire. Des fois ils ont un vêtement un peu différent, mais ça ne change rien dans les relations qu'on peut avoir avec eux. »