Le client d'un bar du Plateau Mont-Royal actuellement devant la Régie des alcools pour des actes de violence et sa clientèle parfois peu recommandable a été criblé de balles à sa sortie de l'établissement, dans la nuit de lundi.

Vers 3 h 25, la victime, Michael Duchard, 30 ans, venait de sortir du Muzique, situé sur le boulevard Saint-Laurent, et de s'engouffrer dans un taxi avec deux jeunes femmes lorsqu'un suspect s'est approché de la portière et l'a atteint de plusieurs projectiles dans l'abdomen au moment où il était assis dans la voiture.

L'homme a été rapidement transporté à l'hôpital, où il est demeuré plusieurs heures dans un état critique avant que les autorités annoncent qu'il était hors de danger.

Duchard est connu des policiers, qui le croient lié aux gangs de rue et mêlé aux stupéfiants. D'après nos sources, il serait d'allégeance rouge et la police n'exclut pas que l'attentat soit lié aux gangs de rue ou aux stupéfiants. D'ailleurs, ce sont les enquêteurs du module gangs de rue de la région Nord du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) qui ont le mandat d'élucider l'affaire.

Lors d'une audience devant la Régie des alcools, des courses et des jeux l'an dernier, un policier de l'escouade Éclipse spécialisée dans la lutte contre les gangs de rue et la collecte de renseignement a témoigné et raconté que Michael Duchard avait été vu au bar Muzique le 28 juillet 2014, alors que d'autres clients ayant des antécédents criminels se trouvaient également dans l'établissement.

Le policier l'avait décrit comme un individu qui avait été accusé dans le passé, mais souvent libéré, sauf pour une affaire de non-respect de condition en 2010.

Alors que le Muzique est en processus de renouvellement de permis auprès de la Régie, le SPVM s'y oppose, notamment en raison d'actes de violence commis dans l'établissement au cours des dernières années et de la présence d'individus liés au crime organisé ou ayant des antécédents judiciaires.

Durant son témoignage, le policier d'Éclipse a notamment énuméré les noms de plusieurs individus liés aux gangs de rue, à la mafia et au crime organisé irlandais qui ont été vus au bar à l'été 2014, après que la direction se fut pourtant engagée à ne pas accepter ce type de clientèle dans son établissement.

La cause a débuté l'an dernier, mais a dû être recommencée en raison du départ d'un régisseur. Elle a été reportée plusieurs fois et n'est pas encore finie.