Les policiers en patrouille dans l'ouest de Laval ont été incapables de communiquer avec le centre d'urgence 911 vendredi après-midi pendant deux heures en raison d'une panne majeure du système radio. Cette interruption «très préoccupante» a mis une «partie de la ville à risque», dénonce la Fraternité des policiers de Laval. Le Service de police de Laval (SPL) soutient au contraire que cette panne «rarissime» n'a eu «aucun impact» sur la population.

Les patrouilleurs des quartiers de Sainte-Dorothée, Laval-Ouest, Laval-sur-le-Lac et Fabreville, à l'ouest de l'autoroute 13, ont été plongés dans un inquiétant silence radio vendredi de 14 h 51 à 16 h 40. La réception des ondes était alors très mauvaise entre les policiers et le centre 911, ce qui rendait toute communication hasardeuse, voire impossible. Toutefois, les policiers pouvaient toujours se parler entre eux.

Procédure d'urgence

Le SPL a rapidement mis en branle la procédure d'urgence. Les duos de policiers se sont alors déplacés à deux véhicules pour toutes les urgences, alors que les patrouilleurs en solo ont été rapatriés au poste à la suite de l'intervention du syndicat. «L'appel était dirigé au terminal véhiculaire des patrouilleurs. Le centre 911, au lieu de communiquer avec les policiers via les ondes radio, les appelait sur leur téléphone cellulaire. C'est cette technicalité qui a changé», explique Jean-François Rousselle, lieutenant au Service de police de Laval.

Le lieutenant Rousselle assure que la population et les policiers n'ont jamais été mis en danger par cette panne. «Les appels d'urgence ont été traités aussi rapidement que si les ondes radio fonctionnaient normalement. Les policiers étaient capables de se parler entre eux. Au point de vue sécurité, c'était quand même bien. [...] Ça n'a pas touché le service aux citoyens. C'était vraiment au niveau de notre logistique», affirme-t-il.

Le président de la Fraternité des policiers de Laval, André Potvin, estime plutôt que les policiers et la population se trouvaient en difficulté pendant cette période. «À partir du moment où un véhicule de police n'est pas capable de rentrer en contact avec le centre de télécommunication, je ne pense pas qu'on puisse affirmer que tout va bien et que tout est sous contrôle. Est-ce que ça a mis des gens en danger? Je ne peux pas le dire, mais on ne peut pas dire qu'il n'y a pas de coupure de service à la population», dénonce-t-il.

Source de la panne

Les techniciens de Bell ont immédiatement été appelés en renfort afin de réparer le système de radiocommunication. La source de la panne n'avait toujours pas été déterminée vendredi soir. «C'est très, très rare que le système brise. C'est exceptionnel», dit Jean-François Rousselle.

Une panne de radiocommunication semblable a affligé le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) la semaine dernière. Pendant une heure, les patrouilleurs ne pouvaient plus communiquer avec le centre de répartition. Le SPVM a implanté un nouveau système radio il y a quelques mois. Les entreprises Airbus DS Communications et Motorola Solutions Canada se sont partagé le contrat de 74 millions.