Un Montréalais a été accusé d'avoir volé des dizaines de milliers de dollars à des Albertains, par le biais de la fraude téléphonique dite «du petit-fils».

Yann Giasson, âgé de 28 ans, a été arrêté la semaine dernière à Montréal, et accusé de 10 chefs de fraude de moins de 5000$ et de 10 chefs de vol de moins de 5000$.

Selon les enquêteurs, Giasson aurait frauduleusement obtenu plus de 30 000$ de 10 victimes en Alberta, mais la police de Calgary a reçu jusqu'ici 139 plaintes de personnes âgées qui soutiennent avoir été détroussées de plus 210 000$ en tout.

Et la police croit que Giasson a fait d'autres victimes en Alberta, mais aussi en Colombie-Britannique. Elle rappelle d'ailleurs que toute fraude présumée et tout appel suspect peuvent être signalés au Centre antifraude du Canada, au numéro 1-888-495-8501.

Les accusations ont été portées à l'issue d'une enquête menée conjointement pendant un an par les services de police de Calgary, d'Edmonton et de Montréal, par la Gendarmerie royale du Canada et par les compagnies de transfert d'argent Western Union et MoneyGram International.

Ce type de fraude vise généralement des personnes âgées, à qui l'on fait croire au téléphone qu'un proche a besoin d'argent immédiatement pour se sortir du pétrin - un accident ou des démêlés avec la justice, par exemple. Le fraudeur demande à sa victime d'envoyer de l'argent par le biais d'un transfert, d'une carte de crédit prépayée ou par messagerie. Cette arnaque peut impliquer plusieurs complices se faisant passer pour un proche de la victime, mais aussi pour un représentant d'une compagnie d'assurances ou un avocat.

La police en profite d'ailleurs pour rappeler qu'on ne devrait jamais acquiescer à une demande pressante d'un interlocuteur avant de pouvoir en vérifier l'authenticité. Il ne faut non plus jamais transférer de fonds ou fournir des renseignements de nature financière - comme un numéro de carte de crédit - à un étranger, avant de pouvoir vérifier son identité et de décider si cette demande est justifiée.

On devrait par ailleurs poser à l'interlocuteur des questions très précises auxquelles seul un proche pourrait répondre. On peut aussi demander à l'interlocuteur de laisser son numéro, le temps de procéder à certaines vérifications dans l'entourage.

Les fraudeurs jouent souvent de ruse pour déjouer leurs victimes:

- «Tu me reconnais, grand-maman?»

- «Euh... c'est... Jérôme?»

- «Exactement!»