Christopher Norman Jost, ce prédateur sexuel récidiviste, qui était recherché par les policiers, a été arrêté cet après-midi sur la Rive-Sud de Montréal.

L'homme de 46 ans, déclaré délinquant à contrôler par le tribunal, est soupçonné d'avoir agressé une étudiante au centre-ville de Montréal le week-end dernier. Il doit rencontrer les enquêteurs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) aujourd'hui. Des accusations liées à un crime d'ordre sexuel et de séquestration pourraient être déposées contre lui demain, a indiqué Raphaël Delorme, porte-parole du SPVM.

Dans le cas où aucune accusation ne serait portée, Jost resterait tout de même détenu jusqu'à ce que son dossier soit évalué par la Commission des libérations conditionnelles. Sous le coup d'un mandat de surveillance longue durée du Service correctionnel du Canada (SCC), il doit respecter diverses conditions, dont un couvre-feu. Or, il n'était pas rentré à la maison de transition où il est assigné depuis samedi.

Faits allégués

Samedi, vers 15h30, une étudiante de 19 ans prenait des photos de l'église Saint-James-the-Apostle, rue Sainte-Catherine, quand un homme l'a invitée à entrer. Il avait en main les clés du bâtiment. Selon le SPVM, Jost travaille bénévolement à cette église.

Le suspect aurait verrouillé la porte et entraîné la jeune femme au sous-sol, où il l'aurait forcée à lui faire des attouchements. Il l'aurait ensuite laissée fuir et elle a rapidement alerté la police.

En 2008, Jost, déjà multirécidiviste depuis 1984, achevait de purger une peine de six ans et six mois de prison pour l'agression sexuelle et la séquestration d'une adolescente de 14 ans au Nouveau-Brunswick. La Couronne avait alors échoué dans sa tentative de le faire déclarer délinquant sexuel dangereux. Le juge avait toutefois assujetti Christopher Norman Jost à un mandat de surveillance de 10 ans, prenant effet à la fin de sa sentence.

En 1987, alors âgé de 19 ans, il avait aussi été reconnu coupable du viol d'une fillette de 11 ans, en Saskatchewan.

Délinquant à contrôler

Le juge l'avait alors déclaré délinquant à contrôler, c'est-à-dire que, après avoir purgé sa peine, il resterait sous la surveillance du Service correctionnel du Canada (SCC) pendant 10 ans.

C'est ainsi qu'il s'est retrouvé dans une maison de transition montréalaise où il devait respecter de nombreuses conditions, notamment un couvre-feu. D'ailleurs, en 2009, il avait écopé d'une peine de prison d'un an pour non-respect des conditions de sa semi-liberté.

Ayant failli une seconde fois à respecter au moins une condition liée au mandat de surveillance, il demeurera détenu. «Le non-respect d'une condition comme le couvre-feu entraîne un renvoi immédiat en détention, le temps que le cas soit examiné», indique Serge Abergel, porte-parole du SCC. Au cours des prochains jours, le SCC tentera d'établir si Jost a manqué à d'autres conditions. Il pourrait écoper de une ou plusieurs peines de prison cumulatives d'un maximum de dix ans chacune. «Parallèlement, il y a la question d'agression sexuelle, souligne M. Abergel. Si des accusations sont déposées et qu'il est reconnu coupable, il y a une nouvelle sentence qui vient avec ça. Elle s'additionne à celle concernant le bris de conditions et en bout de ligne, ça peut faire une longue sentence de prison.»