Des corps de police ontariens soupçonnent que des meurtres commis sur leur territoire ces derniers mois sont l'oeuvre d'assassins québécois. Leurs doutes se sont intensifiés davantage aujourd'hui lorsque la police régionale de Peel a annoncé l'arrestation de deux Montréalais pour le meurtre en plein jour d'un membre des Hells Angels lundi dernier, à Mississauga.

La victime, Michael Deabaitua-Schulde, 32 ans, membre dans un gymnase dans un centre commercial, venait de sortir à l'extérieur du centre de conditionnement physique, après sa séance régulière, lorsqu'un individu s'est approché et l'a abattu de plusieurs projectiles avant de prendre la fuite.

Après le crime, une Honda Civic bleue incendiée - considérée habituellement comme une signature des motards par la police - a été retrouvée à l'angle des chemins Rymal et Tomken.

Mais visiblement, les suspects ont laissé des traces importantes puisqu'ils se sont fait prendre à peine trois jours plus tard.

Lors d'une conférence de presse tenue cet après-midi à Peel, les policiers ont annoncé l'arrestation hier soir, par la police de Montréal, de deux suspects, Marckens Vilme, 28 ans, et Jonathan Martinez-Seyes, 27 ans. Le premier est accusé de meurtre au premier degré alors que le second fait face à un chef de complicité après le fait.

Un troisième montréalais, Joseph Pallotta, 38 ans, de l'arrondissement de Saint-Léonard, était recherché pour meurtre au premier degré au moment d'écrire ces lignes et fait l'objet d'un mandat pancanadien. Il est considéré comme étant armé et dangereux. La police relie les trois suspects au crime organisé.

« Ce crime est un exemple du mépris téméraire que les criminels ont envers la sécurité publique. Nous ne tolèrerons pas ce genre de violence dans nos rues », a déclaré le chef de la police régionale de Peel, Chris McCord.

Une purge interne

Une source policière consultée par La Presse croit que le meurtre de Deabaitua-Schulde, membre des Hells Angels de Niagara, est une purge interne.

« Cela démontre que pour leurs problèmes internes, les Hells Angels font comme la mafia et passent des contrats à l'extérieur de leur organisation », explique cette source.

Selon nos informations, Marckens Vilme aurait grandi dans le giron des

Ruffriders, un gang de rue d'allégeance bleue, proche des motards, impliqué dans le trafic de stupéfiants et des actes de violence à Pierrefonds et dans l'ouest de l'île de Montréal.

Vilme, qui a maintes fois été l'objet d'enquêtes par les policiers montréalais et lavallois, a déjà été observé en compagnie de certains membres des Hells Angels.

Vilme a une longue liste d'antécédents criminels. Il a notamment été condamné à une peine de 21 mois de prison pour trafic de stupéfiants en juin 2011 et à huit mois pour complot et extorsion en février 2014. Il a actuellement une cause de voies de fait en instance de jugement à Laval et est sous le coup d'une période de probation d'un an au cours de laquelle il devait garder la paix.

Joseph Pallotta a des antécédents de possession d'arme, fraude, possession de faux documents et complicité. Il a également une cause d'intimidation d'une personne associée au système judiciaire toujours en instance.

Quant à Martinez-Reyes, il ne semble pas avoir d'antécédents criminels.

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