Parce qu'il a fait des « progrès limités » et qu'il reste des « progrès importants à faire pour réduire les risques de récidive de délits violents qui demeurent élevés », la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) renvoie le prédateur sexuel Robert Laramée en maison de transition pour la troisième année de suite.

Outre ses antécédents de violence sexuelle, le nom de Laramée a été évoqué dans l'enquête sur le meurtre de Jolène Riendeau, 10 ans, disparue à Montréal en 1999 et dont les restes ont été retrouvés 12 ans plus tard sous un pont d'étagement menant à l'île des Soeurs. La rumeur sur l'implication de Laramée courait déjà depuis un certain temps lorsque la mère de la fillette, Dolorès Soucy, a asséné un coup de poing derrière la tête de l'accusé, en plein corridor au palais de justice de Montréal, en juin 2012. Robert Laramée n'a toutefois jamais été accusé du meurtre de la fillette.

Laramée, 55 ans, a été condamné à trois ans de pénitencier pour avoir violemment agressé deux anciennes conjointes vulnérables. Il a ensuite été déclaré délinquant sexuel à contrôler et soumis à une ordonnance de surveillance de longue durée - d'une période de dix ans - qui permet à la CLCC de lui imposer des conditions spéciales jusqu'à la fin de cette période.

Laramée a obtenu sa libération conditionnelle en 2016, mais il demeure en maison de transition depuis. L'assignation à résidence est réévaluée tous les ans et cela fait trois fois qu'elle est renouvelée. D'ailleurs, Laramée lui-même dit « être anxieux à l'idée de voir l'assignation à résidence prendre fin », peut-on lire dans la décision de la CLCC.

SADISME SEXUEL

Selon le document de sept pages rédigé lundi dernier, l'équipe de gestion de cas de Laramée estime « élevé » le risque de récidive et de violence sexuelle. La décision évoque également des évaluations qui relèvent la présence de sadisme sexuel dans son cas.

La décision révèle que le comportement de Laramée a été problématique à plusieurs égards depuis sa libération conditionnelle en septembre 2016. Dès sa sortie, il a commencé à harceler son agente de libération, en l'attendant le matin et en l'appelant de cinq à huit fois par jour. Au point que sa libération conditionnelle a été suspendue trois mois à peine après sa sortie. Par la suite, Laramée a été obligé de déclarer toutes ses relations, avec femmes ou hommes, et de se soumettre à une évaluation psychiatrique. Il s'est ensuite trouvé un emploi qu'il a perdu après dix jours.

En juillet 2017, il a fait face à une nouvelle suspension en raison d'un comportement harcelant, puis à une autre en février 2018, en raison d'une dispute qu'il a eue avec un co chambreur au sujet d'un vol d'une somme de 7$.

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