Le responsable d'une route de stupéfiants liée au crime organisé italien qui générait des ventes de 1 000 $ par jour a récemment convaincu la Commission québécoise des libérations conditionnelles de lui donner une chance.

Tomasso Paparelli, 32 ans, avait été arrêté par les enquêteurs de la Division du crime organisé du SPVM en mai 2013, dans une opération baptisée Argot qui visait un réseau de trafic de stupéfiants lié au défunt chef de clan de la mafia Giuseppe De Vito assassiné au cyanure dans sa cellule du pénitencier de Donnacona il y a deux ans.

En novembre 2014, Paparelli a été condamné à quatre ans pour trafic de cocaïne. Mais en soustrayant la détention préventive, il lui restait deux ans moins un jour à purger, soit l'équivalent d'une peine provinciale.

Une route à 20 000$

Durant l'enquête Argot, les enquêteurs ont souvent observé Paparelli préparer et ensacher de la drogue, diriger les livreurs et compter de l'argent, dans un logement dans lequel ils avaient installé une caméra.

Selon la décision de la CQLC, Paparelli aurait été gérant d'une route de drogue qu'il avait achetée, avec un associé, pour 20 000$ en décembre 2012. Il devait payer 400$ par semaine pour cette route qui, selon la police, aurait généré des ventes de 1000$ par jour et lui aurait rapporté entre 1 000 et 3 000$ par semaine.

Lors d'une première audience devant la Commission à la suite de laquelle il avait essuyé un refus en mai dernier, Paparelli a raconté aux commissaires qu'il a d'abord commencé à consommer du cannabis, avant de décider d'en vendre parce qu'il avait besoin d'argent. Son commerce a pris de l'ampleur, ses clients voulaient d'autres drogues et il s'est alors mis à vendre de la cocaïne. Mais puisque ce n'était pas assez payant, il a alors acheté un circuit de stupéfiants pour faire davantage de profits.

Des erreurs

Paparelli a dit que ses délits étaient des erreurs qu'il regrettait, et qu'il voulait maintenant tourner la page et vivre honnêtement.

Étant donné un comportement carcéral pas toujours adéquat, son enlisement dans le milieu interlope depuis quatre à six ans, ses liens avec des individus liés à la mafia et son risque de récidive élevé, son agent de probation ne recommandait pas sa libération.

Mais deux commissaires ont jugé le 15 octobre dernier qu'il représentait un risque acceptable pour la société et ont décidé de le libérer en tenant compte de son implication dans des programmes et de sa motivation.

En revanche, elles lui ont imposé des conditions qui seront en vigueur jusqu'à la fin de sa sentence, notamment ne pas communiquer avec des personnes reliées au milieu de la drogue ou ayant des antécédents judiciaires, entreprendre ou continuer des études dans le secteur de la construction ou occuper un emploi, et divulguer régulièrement ses revenus et ses dépenses.