Une femme de Paspébiac qui a violemment attaqué sa belle-soeur à coups de balai à neige devra lui verser 26 000 $ en dédommagement.

L'auteure de l'agression, déjà jugée coupable de voies de fait armées causant des lésions pour les mêmes évènements, vient de perdre son procès au civil contre la victime.

« Il s'agit d'une attaque gratuite qui ne peut être justifiée de quelque façon », a écrit le juge Pierre Ouellet, de la Cour supérieure, en rendant son jugement plus tôt ce mois-ci. Il a qualifié la malheureuse, sérieusement blessée aux mains et à la tête, de « victime innocente » de sa belle-soeur.

L'agression remonte au 17 février 2012. Mme L. ayant terminé ses emplettes au supermarché IGA local, elle entreprend de déneiger son véhicule « avec son petit balai à neige ».

Mme D., sa belle-soeur, arrive au volant de sa propre voiture, se stationne à côté et se dirige vers elle. « Sans avertissement », l'agresseuse « lui arrache le balai à neige et lui assène des coups à la tête et aux deux mains », écrit le magistrat.

Selon le témoignage de la victime, elle a reçu des coups sur la tempe gauche.

« Elle tente de se protéger avec ses deux mains, de sorte qu'elle reçoit également des coups sur différents doigts. »

- Le juge Pierre Ouellet, relatant toujours la version de Mme L.

Selon la version de l'agresseuse, la victime lui a donné un premier coup de balai à neige sur un doigt avant qu'elle-même ne le lui arrache des mains et ne la frappe trois fois « avant que le manche se casse ».

IDENTITÉ PROTÉGÉE

L'identité des protagonistes est protégée parce que le jugement du juge Ouellet évoque l'intervention de la protection de la jeunesse à l'endroit de la fille de l'auteure de l'agression, placée chez la victime pendant quelques mois. C'est cette situation qui serait à l'origine de l'attaque. Or, la loi interdit d'identifier un enfant qui fait l'objet d'une telle intervention ou de révéler toute information qui permet de l'identifier.

Les conséquences de l'attaque de février 2012 ont été lourdes pour la victime : mains bandées pendant deux mois, points de suture aux doigts et à la tempe, mais surtout hausse du stress et de l'anxiété. « Son conjoint et ses deux enfants lui répètent qu'elle n'est plus comme avant », écrit le juge Ouellet.

De l'autre côté de la barre, celle qui a été déclarée coupable a exprimé ses remords.

« Je regrette assez cette soirée-là, vous ne pouvez pas vous imaginer. Moi, ma vie a changé. »

- L'agresseuse, devant le tribunal

Le magistrat a évalué les dommages subis à 30 000 $, desquels il a soustrait un chèque de 9000 $ obtenu du programme d'indemnisation des victimes d'actes criminels. Il a ajouté un montant de 5000 $ en dommages punitifs, une « somme suffisante pour rencontrer l'aspect punitif ».

L'avocat de la victime, Me Damien St-Onge, n'a pas immédiatement commenté le dossier.