Le témoignage de l'ancien patron de la Division des affaires internes du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Costa Labos, a pris fin ce matin à la Commission Chamberland.

Il a admis que l'enquête F8, qui visait à trouver quel policier avait coulé des informations aux médias, avait comme principal objectif de «passer un message».

«L'objectif principal était de passer le message que nous ne pouvons nous permettre que de l'information soit envoyée aux médias par des policiers», a affirmé Costa Labos.

Dans le cadre de cette enquête, 49 policiers ont été rencontrés pour déterminer si l'un ou l'autre d'entre eux était à l'origine d'un article publié dans La Presse en avril 2016, qui relatait une consigne qu'avaient reçue des policiers de ne pas procéder à certaines arrestations à Montréal-Nord.

Cette «enquête administrative» était menée par deux commandants du SPVM, «sous la supervision de la Division des affaires internes».

«Tout employé syndiqué ou cadre peut faire l'objet de cette enquête. Nous attendons que tout employé collabore entièrement avec nos employeurs afin de résoudre cette importante problématique», lit-on dans un document qui était remis aux enquêteurs et qui a été déposé à la Commission Chamberland.

Un «plan d'entrevue» était fourni aux policiers qui procédaient aux interrogatoires. On demandait notamment aux policiers s'ils seraient «consentants à passer un test de polygraphie» ou encore s'ils «connaissaient» des journalistes.

Questionné par la commissaire Guylaine Bachand, qui voulait savoir si les liens entre des policiers et des journalistes avaient été consignés quelque part à la suite de ces interrogatoires, Costa Labos a confirmé que ces informations avaient été gardées à la Division des affaires internes.

«Ce n'est pas un crime de connaître un journaliste», a-t-il admis.

C'est Dominic Werotte, qui a aussi officié à titre de patron de la Division des affaires internes, qui poursuit son témoignage cet après-midi.