Le procureur de la commission d'enquête sur les sources journalistiques vient d'annoncer sa démission, dans la foulée d'une controverse concernant ses prises de position très critiques envers des journalistes et des médias.

Deux textes rédigés par Me Bernard Amyot choquaient la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), qui exigeait sa démission.

Dans l'un, datant de 2008, l'avocat suggérait que les propos de M. Lagacé ne s'élèvent pas «plus haut que les clichés les plus éculés». Dans l'autre, qui remonte à 2010, il félicite les médias pour avoir «pour une fois» fait leur travail.

«Certains doutes ont été soulevés à mon sujet et, même si ces doutes n'ont aucun fondement juridique, je prends la décision de me retirer de mes fonctions de procureur en chef, a indiqué Me Amyot, via un communiqué. Je souhaite, par cette décision, éviter que ma participation à la Commission puisse mettre en doute, de quelque façon que ce soit, l'intégrité de ses travaux.»

Dans les minutes précédentes, la FPJQ dénonçait «un biais» de Me Amyot «à l'encontre de ceux qui ont été les victimes d'espionnage par les corps policiers» 

«Il n'y a d'autre option que de remplacer le procureur en chef, l'avocat le plus haut placé de la commission, qui doit faire preuve d'impartialité et agir dans l'intérêt du public», écrivait la FPJQ dans son communiqué.

Me Amyot n'a pas immédiatement retourné un courriel de La Presse.

Les travaux de la commission doivent s'ouvrir dans les prochains mois. Ils seront présidés par le juge Jacques Chamberland, de la Cour d'appel. 

«Me Lucie Joncas, jusqu'alors procureure en chef adjointe, assurera le rôle de procureure en chef, et ce, dès aujourd'hui», indique le communiqué de la commission d'enquête.