Un homme a été accusé du meurtre au deuxième degré de la jeune femme retrouvée morte mardi dans son appartement, à Candiac.

David Tota, 38 ans, a comparu mercredi au palais de justice de Longueuil.

La Sûreté du Québec (SQ) a refusé de confirmer le lien qu’il entretenait avec la victime, mais selon des informations obtenues par La Presse, il pourrait s’agir d’un drame survenu dans un contexte conjugal. La victime se serait séparée récemment et aurait entamé une relation avec un nouveau partenaire.

Il s’agirait de la neuvième femme assassinée au Québec depuis le début de l’année.

Mardi, une femme dans la fin de la vingtaine avait été retrouvée sans vie dans un immeuble de la rue Toulouse, à Candiac. Son corps aurait été enroulé dans un matelas.

PHOTO BRUNO MARCOTTE, LA PRESSE

Déploiement policier près de l’immeuble où une femme dans la vingtaine a été retrouvée morte, à Candiac

« Il semblerait qu’elle était l’occupante [de l’appartement] », avait avancé la porte-parole Audrey-Anne Bilodeau.

Un appel aux services d’urgence avait été fait par une « personne qui s’inquiétait pour une résidante d’un logement situé rue Toulouse ».

Selon nos informations, ce sont les collègues de la victime, inquiets de l’absence de cette dernière au travail, qui auraient tiré la sonnette d’alarme.

Au passage de La Presse, à l’heure du souper mardi, un périmètre de sécurité était en place et un déploiement policier était visible, avec quelques agents des forces de l’ordre sur place. Un poste de commandement de la SQ avait aussi été érigé près de l’endroit où la victime a été retrouvée inanimée.

Tout près, de nombreux parents étaient de passage pour récupérer leurs enfants à l’école ou les amener à un entraînement de basketball. D’autres personnes profitaient du temps doux pour faire leur jogging, le trajet usuel d’une dame ayant été dévié en raison du périmètre policier.

En 2016, David Tota a fait face à des chefs d’accusation de voies de fait dans un contexte de violence conjugale. Il a été acquitté, mais une interdiction de posséder des armes a été imposée.

« Tout le monde est ébranlé »

Louis-Charles Youssef, un résidant du quartier, n’a pas caché sa surprise qu’un tel évènement survienne à quelques centaines de mètres de chez lui. Le quartier – assez récent – compte un nombre conséquent de familles, pour la plupart aisées, dit-il.

C’est un quartier sans histoire, il n’y a jamais rien qui s’est passé ici.

Louis-Charles Youssef, résidant du quartier

Aussitôt qu’il a eu vent du drame, M. Youssef a texté « amis et voisins » : tous partageaient sa stupéfaction. « Tout le monde est un peu étonné, un peu ébranlé », laisse-t-il tomber.

Un sentiment que confirme André Beauvet, rencontré par La Presse alors qu’il pelletait la couche de neige persistante qui recouvrait toujours son gazon. L’homme, qui demeure dans la rue Toulouse depuis sept ans, a été surpris de voir arriver plusieurs véhicules de police devant chez lui en début d’après-midi. D’aussi loin qu’il se souvienne, « il ne s’est jamais rien passé ici », avance-t-il, lui qui voit dans ce drame un « évènement isolé ».

Et pour autant, il n’en affectionne pas moins son quartier, un « endroit très familial », dit-il, en pointant l’école primaire devant chez lui.

Avec la collaboration de Daniel Renaud et de Jean-Philippe Arcand, La Presse