Paul Zaidan a reconnu avoir participé à l’enlèvement du président des restaurants Chez Cora et avoir réclamé une rançon de 11 millions de dollars, vendredi au palais de justice de Laval. Il a été condamné à deux ans de prison à domicile.

Le fait d’avoir plaidé coupable devant le juge François Dadour de la Cour supérieure du Québec évite la tenue d’un deuxième procès. Le premier avait avorté en février 2022, car le jury n’était pas arrivé à s’entendre sur un verdict.

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Nicholas Tsouflidis à son arrivée au palais de justice de Laval, en novembre 2021

Selon l’exposé conjoint des faits, trois individus se sont donc présentés au domicile de Nicholas Tsouflidis le 8 mars 2017. « La victime est enlevée par trois ravisseurs. [Elle] est transportée dans le coffre d’un véhicule qu’elle identifie de marque Volvo, ses mains sont attachées avec des attaches autobloquantes [tie-wraps]. Alors qu’elle se trouve dans le coffre du véhicule, la victime [fait] un appel au 911 indiquant qu’elle vient d’être enlevée », indique l’exposé commun des faits.

Nicholas Tsouflidis est emmené dans une résidence de Laval, louée par Paul Zaidan sous une fausse identité. Il est emmené au sous-sol de la maison et est attaché avec des chaînes, des câbles en PVC et des serre-câbles. Il est surveillé à l’aide d’un moniteur pour bébé.

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Nicholas Tsouflidis a été enlevé en mars 2017 de sa résidence de Mirabel.

Le 9 mars 2017, la mère de la victime reçoit un appel d’un homme qui lui demande de se rendre au domicile de la victime. À cet endroit, les policiers découvrent une demande de rançon de 11 millions de dollars sur un comptoir de cuisine. La lettre indique que les transferts bancaires doivent être confirmés à une adresse courriel créée par Paul Zaidan quelques jours plus tôt.

Vers 6 h du matin, le président de Chez Cora est relâché en bordure d’une route de campagne lavalloise par des hommes masqués. « La victime a alors les poignets liés avec un large ruban adhésif, du ruban adhésif se trouve aussi autour de sa tête et il a les pantalons aux chevilles. La victime sera secourue par des passants », poursuit l’exposé commun des faits.

Paul Zaidan a reconnu s’être procuré un moniteur pour bébé, des chaînes, des cadenas, des câbles PVC, des attaches autobloquantes et des serre-câbles dans les jours qui ont précédé l’enlèvement. C’est également lui qui a loué la voiture Volvo qui a servi à enlever Nicholas Tsouflidis.

« Pas un acteur principal de l’affaire »

Après qu’il eut plaidé coupable, le juge François Dadour a demandé à Paul Zaidan, 54 ans, s’il désirait prendre la parole. Il a refusé.

« Dans le cas de M. Zaidan, je note que les faits sont sérieux, mais que l’exposé conjoint des faits ne dépeint pas ce dernier comme un acteur principal de l’affaire […] Enfin, son plaidoyer de culpabilité [évite à] M. Tsouflidis de témoigner à nouveau et à la société de tenir un procès par jury pour une deuxième fois », a indiqué le juge Dadour avant d’entériner la peine suggérée par les deux parties.

Les restaurants de déjeuners Chez Cora ont réagi à l’annonce de la culpabilité de Paul Zaidan, dans un communiqué.

« Ma famille et moi sommes soulagés que ce processus judiciaire soit terminé, rassurés que l’accusé se soit déclaré coupable et heureux de pouvoir mettre enfin cette épreuve derrière nous », a déclaré Nicolas Tsouflidis.

Sa mère et fondatrice de la chaîne de restaurants, Cora Tsouflidou, a également dit pouvoir enfin se « tourner vers le futur ». « Je suis heureuse que cette éprouvante histoire soit derrière nous », a-t-elle dit.