Un tristement célèbre pédophile, à nouveau accusé de possession de pornographie juvénile, jure qu’un GPS qui contenait des centaines de photos d’enfants appartenait à son cochambreur en maison de transition. L’appareil électronique cachait pourtant des images d’une fillette de son entourage. Le dispositif a aussi enregistré ses déplacements.

« L’avez-vous déjà vu ce GPS ? L’avez-vous déjà embarqué dans votre scooter ? L’avez-vous eu en votre possession ? », a questionné la procureure de la Couronne, MAmélie Rivard, lors du témoignage très attendu de l’accusé au palais de justice de Montréal.

À chacune des questions, M. X a répondu « non ». Le GPS a pourtant enregistré les allées et venues de l’accusé entre la maison de transition où il vivait en 2019 et son lieu de travail, un chic restaurant du centre-ville. L’accusé y occupait un emploi de plongeur.

« Je ne peux pas nier que vous avez des logs de GPS qui sont aux endroits où j’étais. Mais ce n’était pas mon GPS », a fait valoir l’homme de 49 ans. « Je ne l’ai jamais eu en ma possession. C’est ce que je cherche à comprendre depuis trois ans », a-t-il dit avec assurance.

Tout au long de sa défense, M. X a tenté de jeter le blâme sur son cochambreur, un récidiviste en matière de pornographie juvénile, qui venait tout juste d’arriver à la même maison de transition que lui. C’est ce dernier qui s’est fait pincer avec l’appareil électronique. Cette personne, qui est protégée par une ordonnance de non-publication, a aussi été accusée de possession de pornographie juvénile dans cette affaire.

M. X a confirmé avoir produit certaines des images qui se trouvaient sur le GPS, l’une des importantes pièces à conviction de ce procès qui se tient devant la juge Josée Bélanger. « Oui, oui, c’est moi, en 2002, qui ai produit ça. C’était sur mon divan, [l’enfant] avec sa sœur à côté. Je ne le nierai pas », a-t-il dit.

M. X a été condamné, en 2005, pour avoir agressé pendant des mois sa propre fille de quatre ans et une petite voisine. Les détails troublants de cette histoire avaient choqué le Québec au début des années 2000. Le père de quatre enfants filmait ses agressions et les partageait avec d’autres pédophiles sur l’internet. Il se vantait d’avoir agressé des dizaines de jeunes.

À l’époque, l’homme a écopé d’une peine de 15 ans de prison et a été déclaré délinquant à contrôler jusqu’en 2030. Il a été libéré d’office en décembre 2015 après avoir purgé les deux tiers de sa peine. Mais, il a de nouveau été arrêté à l’été 2019.

Le procès de M. X a débuté en 2020, mais a été retardé en raison de requêtes en divulgation de preuves et d’un changement d’avocat pour l’accusé. Les parties – MYann Trignac pour la Défense et MAmélie Rivard pour la Couronne – reviendront en cour le 18 avril pour les plaidoiries.