La police a arrêté un quinquagénaire bien branché dans les milieux criminels de Montréal et des États-Unis, qui aurait agi comme fournisseur des gangs de rue et alimenté le marché noir québécois en armes puissantes comme un pistolet-mitrailleur, un fusil de tireur d’élite et des carabines semi-automatiques.

McEdwin Vilmeus, 51 ans, a été arrêté mercredi par l’Équipe intégrée de lutte au trafic d’armes (EILTA) Montréal, au sein de laquelle travaillent des membres de la Sûreté du Québec, du SPVM, de la GRC et de l’Agence des services frontaliers.

Il doit comparaître jeudi au palais de justice de Longueuil. Il est accusé d’avoir fait le trafic d’une carabine semi-automatique CZ Scorpion de fabrication tchèque ainsi que d’une carabine semi-automatique AR-15.

Il est aussi accusé d’avoir proposé de vendre un fusil « sniper » de 7 mm, une carabine Kalachnikov ainsi qu’un pistolet-mitrailleur Mac-11 capable de vider un chargeur de 32 cartouches en moins de deux secondes.

Selon un communiqué envoyé par la Sûreté du Québec, l’enquête a été amorcée en octobre 2021 grâce à des informations reçues du public

« Le 1er juin 2022, les policiers ont réalisé une série de perquisitions et d’arrestations visant à neutraliser un réseau de trafic d’armes à feu qui était relié aux gangs de rue et qui opérait principalement dans le secteur de Montréal. Les éléments de preuve recueillis tendent à démontrer que l’individu arrêté aurait agi comme fournisseur d’armes au sein de ce réseau », précise le communiqué.

« Il est par ailleurs connu des services policiers pour des faits semblables commis aux États-Unis », précise la police.

Selon nos informations, cinq armes longues et cinq armes de poing ont été saisies pendant l’enquête en plus d’une certaine quantité de stupéfiants.

McEdwin Vilmeus était connu pour être lié à des membres de gangs de rue d’allégeance « rouge » basés à Montréal-Nord et à Rivière-des-Prairies dans les années 1990. Il possède un long dossier criminel pour des vols et des crimes de violence au Québec. En 1996, la police de Montréal l’avait relié à un violent vol de bijoux d’une valeur de 400 000 $ (plus de 600 000 $ en argent d’aujourd’hui) chez un prêteur sur gages qui avait été tabassé à coup de barre de métal. Le suspect s’était alors réfugié dans la région de New York, où il avait de la famille, avait expliqué un lieutenant-détective aux médias.

Vilmeus a ensuite passé plusieurs années aux États-Unis, où il a été condamné à plusieurs années de prison pour des crimes liés aux armes à feu, à l’usage de faux documents et à des braquages, en Floride et en Géorgie. Lors de sa condamnation, le juge américain avait recommandé qu’il puisse purger sa peine dans un établissement proche de l’Est du Canada afin de se rapprocher de sa famille au Québec.