Des détenus auraient été privés d’eau courante et de médication pendant plus de 24 heures à l’établissement de détention de Québec entre mardi soir et jeudi lors de fouilles pour trouver une arme.

« Il n’y a pas d’eau [courante] dans nos cellules, nous ne pouvons pas tirer la chasse d’eau ni nous brosser les dents, ni avoir de l’eau pour nous laver les mains », a dénoncé mercredi soir Sean, un détenu dont La Presse a accepté de taire le vrai nom. « Nous n’avons pas reçu nos médicaments ni notre petit-déjeuner », a-t-il ajouté.

Et il n’est pas le seul. Tous les détenus sont dans le même bateau, selon lui.

« J’ai des clients à l’établissement de détention de Québec qui sont enfermés dans leur cellule depuis hier soir (22 h 40), qui sont sans eau depuis 20 h hier et qui ont eu un seul repas aujourd’hui », a confirmé MWilliam Vallée mercredi soir. Selon l’avocat, l’établissement a été mis « en lockdown complet » parce que les autorités cherchent une arme à feu.

Le Journal de Québec a rapporté mercredi que des informations ont été reçues sur la possible présence d’une arme dans l’établissement, selon ce qu’a indiqué le ministre de la Sécurité publique (MSP). Ce dernier a confirmé à La Presse « qu’une opération est en cours à l’Établissement de détention de Québec (EDQ) en lien avec des informations reçues à l’effet de la possible présence d’une arme à feu dans l’enceinte ».

« Les procédures pour ce type de situation ont été mises en place », a-t-on ajouté. « Sans entrer dans les détails pour des raisons de sécurité, mentionnons que des fouilles sont effectuées. »

« Ce n’est pas parce qu’une arme à feu est possiblement en établissement que les droits fondamentaux des détenus n’existent plus », s’est indigné MVallée. « Je trouve la situation déplorable […] l’EDQ devrait leur fournir eau, nourriture, médication immédiatement. »

Les détenus étaient toujours confinés jeudi matin, selon MVallée. Sean a indiqué en début d’après-midi que l’eau courante avait été remise en fonction pendant 20 minutes jeudi avant d’être coupée à nouveau.

Sean a dit avoir essayé de se plaindre de la situation. Lorsqu’il a demandé un formulaire pour ce faire, ça lui a été refusé.

L’Établissement a refusé de répondre aux questions de La Presse, les dirigeant plutôt vers le MSP.

« Pour des motifs de sécurité, nous ne pouvons transmettre de détails précis concernant la fouille, qui est toujours en cours à l’EDQ », a simplement répondu en fin d’après-midi jeudi Louise Quintin, porte-parole du ministère, en réponse à une liste de questions détaillées.

Elle n’a ni confirmé ni nié que les détenus ont été privés d’eau courante et de médication, et n’a pas non plus expliqué pourquoi cela aurait été nécessaire pour mener une fouille. Même chose en ce qui concerne les plaintes et les autres allégations.