Depuis le début de l’année, il y a eu deux fois moins de violences avec arme à feu dans l’île Jésus comparativement à la même période l’année précédente, annonce le Service de police de Laval, selon lequel cette baisse significative est attribuable à une stratégie d’intervention entrée en vigueur avant l’été.

Entre le 1er janvier et le 30 août 2021, 27 évènements de décharge d’arme à feu étaient survenus dans l’île Jésus, comparativement à 13 pour la même période cette année, une diminution de 52 %, et un chiffre qui ressemble à la situation qui avait cours à Laval en 2019.

Pour la même période en 2021, les policiers avaient retrouvé 124 douilles, comparativement à 37 pour la même période de 2022, une autre baisse notable de 70 %.

Toujours durant la même période, les policiers de Laval ont appréhendé cette année 29 individus soupçonnés d’avoir pris part à ces violences armées, comparativement à 27 en 2021.

Ils ont aussi saisi 39 armes à feu en 2022, comparativement à 31 pour la même période l’an dernier.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Pierre Brochet, directeur du Service de police de Laval

« Aux criminels qui croient qu’ils peuvent circuler à Laval avec des armes, nous vous avons à l’œil et nous ne lâcherons pas la pression. Nous demeurons vigilants, visibles et présents dans les rues pour assurer la sécurité de nos concitoyens », a réagi le directeur du Service de police de Laval (SPL), Pierre Brochet.

Un noyau dur de 50 individus

Le SPL explique ce succès par une nouvelle stratégie appelée Paradoxe, entrée en vigueur avant l’été, une saison normalement propice à une hausse des décharges d’arme à feu.

Selon les renseignements du SPL, Laval compte une cinquantaine d’individus dangereux surtout impliqués dans les gangs et qui pourraient potentiellement être impliqués dans des évènements de coup de feu.

En résumé, dans le cadre de la stratégie d’intervention Paradoxe, les policiers de Laval mettent de la pression sur ces individus, les surveillent et s’intéressent à toutes leurs activités criminelles, pas seulement leur implication dans des décharges d’arme à feu.

Simultanément, les agents font de la prévention, dans les écoles ou ailleurs, auprès des plus jeunes qui pourraient être tentés de suivre les traces de ces individus.

Toutes les escouades de gendarmerie et d’enquêtes, dont le mandat s’intègre dans Paradoxe, sont mises à contribution, en plus de la collaboration des autres corps de police et des éléments de la stratégie québécoise Centaure de lutte contre les armes à feu.

Les policiers de Laval ont également effectué plus de 250 interpellations dans le cadre de Paradoxe depuis son entrée en vigueur.

La goutte de trop

En mai dernier, trois évènements d’une rare violence sont survenus à Laval ; un homme a été tué et un autre blessé alors qu’ils revenaient d’une fête familiale. Le lendemain, des suspects à bord d’un véhicule ont ouvert le feu vers un groupe d’individus devant les habitations à loyer modique Place Saint-Martin. Deux jours plus tard, deux individus, toujours à bord d’une voiture, ont tiré sur un homme en plein jour dans la rue Normandin, provoquant la panique chez deux fillettes qui cherchaient un chat.

Ces évènements seraient survenus dans le cadre d’un conflit entre deux gangs, les Zone 3 et les Flamehead Boys, et l’un des membres influents de ces derniers, Jemsley Olivier Printemps-Sanon, a été arrêté en août.

M. Brochet croit que cette arrestation n’est pas étrangère à la diminution des décharges d’arme à feu en 2022.

« Ces évènements de mai furent la goutte qui a fait déborder le vase. Ce sont une cinquantaine d’individus qui terrorisent 450 000 citoyens. Il faut attaquer le noyau dur, être ferme avec eux et ne pas les lâcher d’un pouce », conclut le chef du SPL.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.

En savoir plus
  • Plus de meurtres par arme à feu
    En 2021, un meurtre par arme à feu a été commis à Laval entre janvier et juin, contre trois cette année, dont deux font l’objet d’une enquête de la Sûreté du Québec.
    Source : Service de police de Laval
    Les gangs de rue principalement
    Dans les fusillades survenues en 2021 et dont les sujets impliqués étaient connus, 74 % étaient reliées à des sujets membres de gangs de rue et 26 % à des individus liés à d’autres organisations criminelles. De plus, 87 % des victimes étaient reliées à des organisations criminelles.
    Source : service de police de Laval