L’auteur d’un double meurtre « fondamentalement raciste » d’une mère et de sa fille en 1992 s’est fait prendre avec de la pornographie juvénile à sa sortie de prison. La Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) refuse maintenant de mettre en liberté Denis Paulet vu son risque de récidive non négligeable.

Le meurtre sordide d’une mère arménienne, Bercuhi Leylekoglu, et de sa fille de 2 ans, le 26 mai 1992 à Brossard, avait choqué le public à l’époque. Elles avaient été ligotées et étranglées. Une croix gammée et le mot « Terminator » avaient été tracés par Denis Paulet sur le mur de la chambre de la famille d’origine arménienne.

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C’est ce dessin que le meurtrier Denis Paulet a tracé sur le mur de la chambre de Bercuhi Leylekoglu.

Le meurtrier, dont la haine des immigrants était tenace, avait dit à sa complice devoir un jour « passer aux actes pour aider la société à se débarrasser des immigrants ». Trente ans plus tard, l’homme de 75 ans continue de clamer son innocence.

Après 27 ans de détention, Denis Paulet a néanmoins obtenu sa libération conditionnelle totale en août 2019. Il a alors trouvé un appartement dans une résidence pour personnes âgées de Sherbrooke. Quelques semaines plus tard, il a été accusé d’avoir agressé sexuellement une résidante « vulnérable ». La Commission a ensuite révoqué sa libération conditionnelle en mars 2020.

Matériel pornographique saisi

Au terme de son procès, Denis Paulet a été acquitté des chefs d’agression sexuelle et de voies de fait, mais a été reconnu coupable de possession de pornographie juvénile en décembre 2021. Les policiers avaient saisi chez lui de la pornographie juvénile et une quantité « non négligeable de pornographie régulière ainsi que des bijoux et des vêtements féminins », détaille la CLCC.

La pornographie juvénile concernait une seule photo montrant une adolescente avec un homme adulte. Denis Paulet soutient qu’il gardait ce matériel dans le but de s’en inspirer « pour en faire des dessins ».

« À l’audience, la Commission a constaté qu’encore aujourd’hui, vous ne voyez aucun problème au fait d’avoir eu en votre possession des images sexualisées d’enfants, ce qui en dit long sur l’absence de cheminement », conclut la CLCC.

Les récents démêlés de Denis Paulet avec la justice sont « préoccupants », aux yeux de la Commission. « Ils soulèvent des questionnements justifiés quant à la possibilité d’intérêts sexuels déviants, lesquels se doivent d’être examinés sérieusement avant qu’une mise en liberté ne soit envisagée », estime la CLCC.

Selon la plus récente évaluation psychologique, Denis Paulet présente des « traits de personnalité obsessionnelle compulsive et dépendante », mais aucune psychopathie. Son risque de récidive violente est jugé de « faible à modéré ».

« Votre risque de récidive sexuelle, bien qu’il soit évalué comme étant sous la moyenne, ne peut non plus être écarté », soutient la Commission.

Sa prochaine audience de libération conditionnelle totale est prévue en 2027.